« La programmation des investissements des transports dont nous présentons aujourd’hui les grands arbitrages est une démarche inédite pour un gouvernement : sortir des infrastructures promises mais non financées. C’est un choix de sincérité vis-à-vis des citoyens et des territoires. Il s’agit d’investir plus et mieux en répondant à la priorité fixée par le président de la République : agir pour les transports du quotidien». Ainsi s’est exprimée la ministre des Transports Elisabeth Borne lors d’un rapide point presse à l’issue d’une nouvelle réunion du conseil d’orientation des infrastructures (COI) le 11 septembre 2018. Les mots « fluvial et ferroviaire » ainsi que « nos ports » ont été présents dans les paroles de la ministre.
Ces mots apparaissent dès le premier des 5 programmes clés définis par le gouvernement : « Entretenir et moderniser les réseaux nationaux routiers, ferroviaires et fluviaux existants ». Ce premier programme précise concernant le réseau fluvial, « sur lequel le manque de moyens a entraîné une dégradation, l’Etat augmentera progressivement les crédits consacrés à la régénération et la modernisation des voies navigables (automatisation, téléconduite d’ouvrages), pour atteindre 110 M€/an entre 2019 et 2022 et 130 M€/an entre 2023 et 2027. Cela permettra, en complément des capacités d’investissement propres de l’établissement public VNF, d’atteindre un niveau de régénération / modernisation globale d’environ 160 M€/an à cet horizon ». En matière ferroviaire, « comme cela a été annoncé par le gouvernement lors de la présentation de la loi pour un nouveau pacte ferroviaire, et comme le permet la reprise progressive par l’Etat de 35 Md€ de la dette du gestionnaire d’infrastructure, SNCF Réseau investira massivement en faveur du renouvellement du réseau structurant afin d’assurer sa remise à niveau après des décennies de sous-investissement. Ce sont 3,6 Md€ annuels qui sont investis sur 10 ans sur le réseau existant ».
Poursuite du soutien de l’Etat aux opérateurs de transport combiné
Le dernier point du programme clé prévoit de « renforcer l’efficacité et le report modal dans le transport de marchandises ». Selon la ministre, « le gouvernement porte une ambition forte en matière de rééquilibrage modal dans les transports de marchandises, mais aussi pour conforter nos places portuaires dans la concurrence mondiale ». Avec cette programmation, les investissements doivent permettre : « de soutenir le développement de nos ports, et élargir leur hinterland par des connexions ferroviaires et fluviales performantes ; et d’avoir des offres ferroviaires et fluviales efficaces sur les axes stratégiques ». L’Etat investira 1 Md€ dans les 5 ans, et 2,3 Md€ sur la décennie. Ils sont complétés par la poursuite des travaux en matière de réduction du bruit ferroviaire (infrastructure et matériel), mais aussi de mise à niveau des réseaux capillaires fret et des voies de services.
Au total, la programmation prévoit d’investir 13,4Md€ sur la période 2018 à 2022, soit 40% d’investissements en plus par rapport à 2013-207, puis 14,3Md€ entre 2023 et 2027. Par rapport aux scénarios proposés par le rapport du COI, le choix du gouvernement est au-delà des moyens constants proposés dans le scénario 1mais pas tout à fait au niveau de ceux du scénario 2 (renouvellement et préparation de l’avenir).
L’Etat renforce son soutien au développement des solutions de transport intermodal diversifiées, notamment par le ferroutage, pour répondre aux différents besoins des chargeurs et à l’objectif de transports plus durables. En complément de ces investissements, l’Etat confirme la poursuite de son soutien aux opérateurs de transport combiné pour compenser les coûts de manutention lors des ruptures de charges. L’Etat soutient les programmes d’investissements des grands ports maritimes, particulièrement au travers de son engagement dans les contrats Etat-Région ou les contrats de convergence dans les territoires ultra-marins.