48 conteneurs équivalent vingt tonnes (EVP). Pour ce premier convoi ferroviaire entre Lauterbourg et Anvers, le 27 février dernier, l’agence nancéienne de Bolloré Logistics a réussi à opérer un demi-train des marchandises de plusieurs clients.
Un demi-train, à l’aller et au retour, le 12 mars, mais une ambition entière pour développer le multimodal. “Ce premier essai s’est très bien passé au niveau technique", relate Rémi Vincent, chargé de clientèle dans la région Grand Est et porteur du projet.
Terminal accessible. Pour le responsable, ce “projet audacieux crée une dynamique ” pour développer le multimodal dans le cadre d’une stratégie RSE forte, “pour se rapprocher des clients, réduire le nombre de kilomètres sur route et créer en France un service multimodal innovant”.
Or, poursuit-il, “la création par les Ports de Strasbourg du terminal de Lauterbourg, à 60 km au nord de l’agglomération, offre une situation géographique très intéressante, très accessible par la route, notamment, avec des liaisons modales simples ”.
Se la jouer collectif. Créée en 2020 pour exploiter le terminal multimodal du Nord Alsace (1), Lauterbourg Rhine Terminal (LRT) compte, outre ses équipements fluviaux et routiers, 400 mètres de voies ferrées. “Et nous voulons monter en puissance sur le fluvial comme sur le ferroviaire, confirme Geoffrey Caillot, directeur général de LRT, avec une réelle volonté de massifier un maximum de flux et retirer les trafics routiers. Face à la complexité des dossiers -trouver des sillons, des volumes conséquents, gérer les passages à niveaux et les passages de frontières- le partenariat de différents acteurs se révèle essentiel”.
Une première. Pour ce premier convoi Lauterbourg-Anvers, Bolloré Logistics a ainsi coopéré depuis l’an dernier avec LRT, mais aussi avec l’expert en étude ferroviaire ACPMC Strasbourg et l’opérateur de transport multimodaux Haeger Schmidt, avec Fret-SNCF, le loueur des wagons Wascosa et le fournisseur des conteneurs maritimes MSC. “J’ai notamment travaillé en précieuse collaboration avec Eric Maton, de la société APCMC et Evelyne Hum, de Haeger Schmidt”, complète Rémi Vincent.
Doubler les volumes. Le responsable espère renouveler cette opération avant les vacances d’été, cette fois en doublant les volumes, dans l’objectif de mettre en place un train par semaine. “Plusieurs sociétés nous ont contactés, des commissionnaire de transport ou des manutentionnaires, mais aussi des chargeurs alsaciens… Nous affinons les devis et travaillons aussi à l’amélioration des délais à l’arrivée sur le quai d’Anvers. Et, bien sûr, plus le train sera rempli, plus les prix seront optimisés”.
(1) Lauterbourg Rhine Terminal associe quatre actionnaires, Paris Terminal, majoritaire (40 %), la compagnie fluviale de transport, filiale de Sogestran (15 %), Haeger & Schmidt (15 %) et le port autonome de Strasbourg, propriétaire du site (30 %).