Pour ITF et Nautilus, un « risque majeur » toujours présent dans le canal de Panama

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Le temps passe et la situation « à risque » perdure pour le personnel des remorqueurs du canal de Panama, selon ITF et Nautilus, deux organisations internationales représentatives des travailleurs des transports. Le trafic de cette voie de navigation a enregistré un record en 2019. Le temps passe et la situation « à risque » perdure pour le personnel des remorqueurs du canal de Panama, selon ITF et Nautilus, deux organisations internationales représentatives des travailleurs des transports. Par deux fois, depuis le début 2020, l’International Transport Workers’ Federation (ITF, Fédération internationale des ouvriers du transport) et Nautilus International ont apporté leur soutien à leur affilié l’Union des capitaines et officiers de Cubierta (UCOC), représentant les capitaines et officiers de pont des remorqueurs au Panama, en écrivant à l’Autorité du canal de Panama (ACP). L’UCOC dénonce des conditions de travail toujours plus dégradées et des heures de travail qui ne respectent pas les réglementations internationales depuis la mise en service des nouvelles écluses du canal de Panama en juin 2016 ainsi que des tentatives d’intimidation de 13 de ses adhérents de la part de l’ACP. Ces 13 salariés auraient été suspendus ou risqueraient de l’être, voire d’être licenciés sans salaire, pour avoir participé à des manifestations dénonçant les conditions de travail de plus en plus difficiles à bord des remorqueurs du canal. L’ITF et Nautilus International ont écrit à l’ACP pour lui demander d’engager des discussions avec l’UCOC « pour protéger les équipages des remorqueurs et pour assurer le transit en toute sécurité des navires à travers le canal » (voir notre article). Selon les deux organisations, « le canal a connu une série d’incidents dans les nouvelles écluses, dont l’un d’entre eux a provoqué la mort d'un salarié des suites d’une blessure à la tête ».

Les deux organisations internationales représentatives des travailleurs des transports veulent obtenir de l’ACP « l’ouverture de négociation sur l'établissement de règles écrites pour les heures de service des capitaines et la définition d’un nombre d'heures au-delà duquel ces personnels ne pourront plus travailler ». Pour ITF et Nautilus International : « Ces heures devraient être conformes aux heures de repos et heures de travail selon les règles détaillées dans les conventions STCW et Solas de l'Organisation maritime internationale ».

Les deux organisations réclament aussi une « procédure régulière » concernant les 13 adhérents sanctionnés ou risquant une sanction pour avoir exprimé leurs préoccupations concernant la sécurité des navires et des équipages.

Une étude à l’appui

Les courriers adressés à l’ACP par deux fois depuis début 2020 font suite à des démarches engagées notamment par l’ITF en 2018. Cette organisation s’était alors déjà mobilisée aux côtés de son affilié l’UCOC pour les mêmes raisons liées aux conditions de travail des personnels des remorqueurs du le canal de Panama.

L’ITF et l’UCOC ont présenté une étude indépendante à l’OMI en décembre 2018 qui montre que les tâches des capitaines impliquent de longues périodes de concentration, de jugement, de prise de conscience de la situation et de prise de décision. « En raison de la dégradation de ces activités cognitives, les horaires de travail des capitaines nuisent à leur performance et donc à la sécurité des opérations du canal de Panama ». Cette étude avait été réalisé suite au refus de l’ACP d’engager un dialogue ouvert et transparent avec l’UCOC (voir notre article).

Un trafic record

Depuis 2018, le temps passe et un dialogue n’est toujours pas établi entre les parties en présence, malgré des changements à la tête de l’ACP, Ricaurte Vasquez ayant succédé à Jorge Quijano en septembre 2019.

Les résultats sont en tout cas au rendez-vous pour cette voie de navigation lors de l’exercice 2019, clos au mois d’octobre, avec un tonnage record de 469 millions de tonnes PC/UMS, en croissance de +6,2 % par rapport à 2018. Celle-ci avait déjà établi un nouveau record.

Les conteneurs constituent toujours le segment le plus important avec 164,87 millions de tonnes PC/UMS puis suivent les vraquiers (76,5 millions de tonnes PC/UMS), les transporteurs de véhicules Ro/Ro (53,1 millions de tonnes PC/UMS), les navires transportant des produits pétroliers (44,3 millions de tonnes PC/UMS), les méthaniers (43 millions de tonnes PC/UMS), les navires transportant du GPL (37,8 millions de tonnes PC/UMS), les navires transportant du brut (22,6 millions de tonnes PC/UMS). Les navires à passagers ont représenté 9,9 millions de tonnes PC/UMS. L’ACP met en avant une forte progression des navires transportant du GNL (+37,6 %) et du GPL (+6,9 %).

Début 2020, une nouvelle grille tarifaire pour les 12 catégories de navire est entrée en vigueur, marquée par une hausse qui ne devrait toutefois pas freiner la navigation par ce canal, l’une des principales voies du commerce mondial.

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