« La technologie existe, mais elle n’a jamais été appliquée sur un bateau qui sert au transport commercial de fret. Ceci est une première étape », explique Stefan Meeusen, le directeur de NPRC. La coopérative fait également partie d’une coalition plus large en faveur de l’hydrogène comme carburant fluvial.
L’intention est d’aligner le bateau à l’hydrogène à partir de 2021 sur la liaison entre Delfzijl, dans le Nord des Pays-Bas, où Nouryon dispose d’une usine de sel, et Rotterdam. A Delfzijl, Nouryon produit de l’hydrogène à partir d’électricité verte. Le bateau devrait être capable d’assurer en une semaine une rotation complète à partir de l’usine. Au besoin, il devrait également pouvoir se ravitailler à Rotterdam.
Une subvention dans le cadre du Green Deal
L’hydrogène présente comme l’avantage d’être plus sûr que le gaz naturel liquéfié et de ne produire aucune émission autre que de l’eau pure. Mais il reste « sensiblement plus cher », que les autres carburants. Comme le contrat pour la construction du bateau n’a pas encore été finalisé, Kees de Vries, conseiller auprès de NPRC, s’abstient de chiffrer la différence de prix.
En raison du caractère innovateur du projet, ce surcoût en termes de financement pour le batelier devrait pouvoir être absorbé par une aide au titre du Green Deal conclu aux Pays-Bas en juin 2019 pour le verdissement des secteurs fluvial et maritime (voir notre article). Une demande en ce sens a été introduite. La ministre de l’Infrastructure Cory Van Nieuwenhuizen a prévu une enveloppe de 15 millions d’euros pour stimuler l’innovation dans la navigation intérieure et le passage à des motorisations plus propres.
Il reste d’autres obstacles à surmonter. « Au niveau de la réglementation, rien n’est réglé », indique Kees de Vries. Il faudra notamment obtenir des dérogations pour permettre au bateau de naviguer.