Nantes Saint-Nazaire va devenir une porte d’entrée vers les corridors européens

Article réservé aux abonnés

Crédit photo ANDRE BOCQUEL
Les Pays de la Loire savourent le fruit de leur lobbying. La Commission européenne propose le raccordement du port de Nantes-Saint-Nazaire aux grands axes de transports européens pour assurer une meilleure accessibilité du premier port de la façade Atlantique aux grands réseaux de transport européens.

Ce n’était visiblement pas une mince affaire. Depuis 2016, l’ex-président de la région des Pays de la Loire, Bruno Retailleau, puis Christelle Morançais, présidente de la région et le bureau de représentation régionale à Bruxelles sont, soutenus par la commission de l’Arc Atlantique, montés au créneau pour convaincre la Commission Européenne d’intégrer le grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire (GPMNSN) dans les schémas de transport européens. Ce qui a fait la différence ? « On leur a présenté le port, qu’ils ne connaissaient pas. Notre vision pour son développement et celui du territoire », explique Sébastien Pilard, vice-président de la région Pays de la Loire, en charge de la croissance bleue et du développement international. Méconnu le GPMNSN ? Il ne figurait pas, en tout cas, sur la carte des neufs corridors de transport européens. « Les flux remontaient de Marseille, Barcelone et Valence ou descendaient de Rotterdam, Anvers ou Hambourg laissant de côté l’Ouest de La France, complètement isolé. Or, dans la perspective de développement et de modernisation du port, il était essentiel d’y être connecté et, avant toute chose, de pouvoir prétendre à des financements européens.»  Même si le projet était engagé de longue date, l’appui de la ministre des transports d’Elisabeth Borne et du gouvernement sonne comme une forme de compensation, au lendemain de l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL). « Nous avons travaillé très en amont sur ce projet, mais il est vrai qu’il fait partie de notre contrat d’avenir ». NDLR : celui-ci a été élaboré pour rebondir au lendemain de la décision de NDDL.

Une nouvelle porte d’entrée sur la façade Atlantique

En tous cas, à en croire les 7 M€ apportés par Bruxelles pour soutenir le plan stratégique 2015-2020 du GPMNSN et co-financer l’extension du terminal à conteneurs de Montoir de Bretagne ou l’autoroute de la mer entre Saint-Nazaire et Vigo, le port n’était pas totalement inconnu. « Mais, cette fois, il va gagner en visibilité et en attractivité internationale. Quand d’Asie ou d’Afrique, les chargeurs regarderont la carte des corridors, ils verront une nouvelle porte d’entrée sur la façade Atlantique », se félicite Yasmine Brossaud-Prin, directrice des finances et de la programmation du GPMNSN. « En devenant une zone prioritaire d’investissement, nous allons pouvoir favoriser l’intermodalité, créer une véritable route du fret entre l’Ouest et l’Est, transférer des marchandises sur le rail et récupérer des trafics qui passaient par le Nord ou le Sud, attirer investissement et investisseurs», précise Sébastien Pilard Comment va-t-on le faire ? «Quand on veut déployer des plans ferroviaires, il est difficile de se passer de financement européens. Il fallait obtenir ce préalable. Les schémas commencent à s’établir, il faudra asseoir la position de leadership du port de Nantes-Saint-Nazaire  Selon Yasmine Brossaud-Prin, les premiers appels à projets de l’Europe devrait intervenir en 2021, par thème, par mode, à l’occasion du renouvellement du MIE (mécanisme pour l’interconnexion en Europe), qui finance les projets d’infrastructures pour doter l’UE d’un réseau de transport efficace, sûr, fiable et durable et, par la même, générateur d’emplois sur les territoires. Ils coïncideront, alors, avec le futur plan stratégique du GPMNSN dont les scénarios devraient intégrés cette nouvelle donne. Pour Jean-Michel Bodin, président de l’association Raco (Rhône-Alpes-Centre-Océan), qui milite pour le projet de voie ferrée Centre Europe Atlantique et d’une transversale Est-Ouest, la décision de l’UE est, évidemment, excellente. « A condition que des projets concrets soient mis en action. La rénovation de l’axe Nantes-Lyon permettra peut-être de finaliser l’électrification d’un tronçon de 150 km entre Nevers et Chagny pour rejoindre le couloir rhodanien et ouvrir de nouvelles perspectives pour le fret. Tout comme le projet de port à sec de Vierzon permettrait d’accroître les capacités du port de Nantes », suggère-t-il, vigilant.  La proposition de la commission doit maintenant être avalisée par les Etats Membres et le Parlement Européen. Le lobbying continue.

Actualité

À la une

Filières

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15