L’Union des ports de France (UPF) est l’une des 6 parties prenantes françaises à avoir envoyé une prise de position à la Commission européenne concernant le projet d’évolution du corridor RTE-T mer du Nord-Méditerranée suite au Brexit, pendant la très courte période ouverte aux réactions entre fin juin et mi-juillet 2018, soit deux semaines au lieu des douze prévues par les textes (voir les prises de position sur le site internet de l’Union européenne).
Grâce à une veille active, l’UPF a malgré tout pu répondre à cette consultation, mais son délégué général Bernard Mazuel se déclare « surpris et déçu » de la proposition de règlement publiée le 27 juillet, qui exclue totalement les ports français du projet de continuité maritime du corridor entre l’Irlande et le continent, au profit des ports belges et néerlandais. Il souligne que, malgré la période estivale, « le gouvernement comme les exécutifs régionaux concernés ont fait preuve d’une grande réactivité en adressant plusieurs courriers de protestation à la Commission européenne». Il poursuit : «La réponse de Violeta Bulc au courrier de la ministre Elisabeth Borne ne répond pas à nos interrogations légitimes et ne nous satisfait pas, même si elle ouvre quelques pistes de discussion».
Pour Bernard Mazuel, « Indéniablement, les ports français sont les mieux placés pour relier l’Irlande au reste de l’Union européenne. Il suffit de regarder une carte. A partir du moment où les marchandises ne pourront plus passer par le Royaume-Uni à cause du Brexit, les ports les plus proches, ceux qui offrent le transit-time le plus court, sont ceux de la France et non pas ceux du Benelux ».
Concernant les conséquences sur les volumes de trafics ou les emplois dans les ports, « il est trop tôt pour se prononcer, la desserte des ports irlandais n’est qu’un volet du vaste sujet qu’est le Brexit dont la mise en œuvre, aux contours toujours flous, comporte pour les ports français des risques mais aussi des opportunités. » D’ici le 26 septembre 2018, l’UFP va préparer sa réponse au projet de règlement, relève Bernard Mazuel qui garde bon espoir de voir la proposition de la Commission prochainement assouplie.
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