L’ITF mobilisée pour les dockers du port de Douala

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La Fédération internationale des ouvriers des transports (ITF) et ses syndicats affiliés se mobilisent depuis début septembre 2018 suite à la répression et à l’incarcération de dockers du port de Douala qui ont participé à une grève légale en juin. En France, la CFDT et FO ont remis une lettre à un responsable du groupe Bolloré, gestionnaire du terminal à conteneurs du port de Douala.

Le 13 septembre 2018, des représentants de la Fédération internationale des ouvriers des transports (ITF) se sont rendus en région parisienne au siège du groupe Bolloré dont la division Bolloré Ports gère le terminal à conteneurs du port Douala depuis 2005 et y emploie 300 personnes. Les correspondants français et anglais de l’ITF accompagnés de représentants des syndicats CFDT et FO voulaient remettre à Vincent Bolloré, pdg du groupe éponyme, une lettre dénonçant « la répression et les violations des droits syndicaux dans le port de Douala au Cameroun » et lui demandant d’appuyer la démarche entreprise par les syndicats pour défendre les dockers. Un responsable du groupe les a reçus et a accepté de prendre le courrier, a indiqué Thierry Le Guevel, secrétaire générale de l’union fédérale maritime et représentant de la CFDT sur place.

La lettre signée par Stephen Cotton, secrétaire général de l’ITF, rappelle d’abord les faits : « Des incidents particulièrement graves se sont produits le 22 juin 2018 dans le port de Douala. Notre bureau régional africain et nos affiliés camerounais nous ont fourni des preuves documentant les actes violents et incarcérations dont ont été victimes les dockers alors qu’ils participaient à une action revendicative pacifique et légale. Pendant cette action, les agents des forces de l’ordre du Wouri s’en sont pris violemment aux grévistes. Des travailleurs ont été passés à tabac et ont essuyé des tirs. Plusieurs ont été blessés, et l’un d’eux a perdu un avant-bras. Des dockers ont arrêtés sans raison et incarcérés pendant neuf jours sans aucune explication. Après ces incidents, des dockers syndiqués ont fait l’objet de licenciements abusifs et été suspendus sans préavis ».

Le courrier de l’ITF explique que deux syndicats, SYNALIDOACC et CCT, avaient convoqué une grève légale dans le port de Douala face au non-respect de la convention collective par le Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (GPAC). Il souligne que Bolloré Ports « possède des investissements considérables dans le port de Douala, est l’un des principaux employeurs et membres du GPAC et qu’à ce titre, il peut dès lors influer sensiblement sur ses activités ». Il appelle le groupe Bolloré à « collaborer directement avec l’ITF, et ses affiliés, pour assurer la normalisation du climat social dans le port de Douala, et la fin des violations des droits syndicaux et humains ». Il demande au groupe Bolloré « d’user de sa grande influence » pour faire avancer les revendications de l’ITF qui sont au nombre de 4 : demander aux membres du GPAC de cesser de cibler les syndicalistes, assurer la réintégration au plus vite des dockers licenciés abusivement, veiller à la levée des suspensions et sanctions contre tous les travailleurs, veiller à ce que le GPAC respecte la convention collective et continue de négocier de bonne foi.

La Fédération internationale des ouvriers des transports (ITF) est une fédération internationale de syndicats des travailleurs du transport. Elle organise et promeut une solidarité sans frontières entre les travailleuses et travailleurs des transports du monde entier. Elle soutient 670 syndicats affiliés dans 140 pays et représente 19,7 millions de salarié(e)s.

Une violation du droit fondamental des travailleurs

Cette action de l’ITF auprès du groupe Bolloré fait suite à une démarche auprès du gouvernement camerounais également sous la forme d’une lettre diffusée à la presse par un communiqué daté du 5 septembre 2018. Dans ce document, Paddy Crumlin, président de l’ITF et président de la section des dockers de l’ITF, écrit : « Nous condamnons les violences policières déployées pour réprimer une grève pacifique et légale. (…) Cette répression d’actions revendicatives légales enfreint le droit fondamental des travailleurs à la liberté d’association, inscrite dans les conventions de l’Organisation internationale du travail. (…) ». Pour l’ITF, «  le gouvernement camerounais doit ouvrir une enquête indépendante et exiger des comptes des responsables de ces violences et de l’usage de la force excessive ».

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