Invité au Propeller Club du Havre fin mai 2018, Didier Léandri a focalisé ses propos sur la situation du fluvial sur l’axe Seine.
Fin mai 2018, Didier Léandri, président délégué général du Comité des armateurs fluviaux (CAF), était de passage au Havre à l’occasion d’une invitation lancée par le Propeller Club. L’occasion pour ce spécialiste des transports alternatifs à la route de faire le point sur le transport fluvial en France.
Didier Léandri a particulièrement focalisé son propos sur l’axe Seine. Aujourd’hui, celui-ci représente 40 % de l’activité fluviale française. On y transporte des marchandises diverses, des conteneurs, des produits agricoles, des matériaux pour alimenter les chantiers du Grand Paris mais aussi des composants pour la fusée Ariane. Par rapport à 2016, le trafic s’est maintenu en 2017.
Mais Didier Léandri note cependant que les crues du début d’année 2018 ont fortement affecté les ouvrages d’art et ont provoqué des interruptions de trafic sur la Seine. « Depuis, l’activité est repartie à la hausse», complète-t-il.
Au-delà de la conjoncture, Didier Léandri, qui défend régulièrement les intérêts des professionnels de la voie d’eau en France et en Europe, fait le constat que, si le trafic de marchandises est en augmentation sur le port du Havre, la part du mode fluvial, elle, a tendance à régresser par rapport aux autres modes d’acheminement comme le routier qui reste largement prépondérant.
Pour Didier Léandri, le défi est avant tout « organisationnel »sur les terminaux portuaires. Et le problème est général : « Sur tous les ports français, on constate une baisse du pré et post acheminement par voie fluviale à l’exception de Dunkerque ». D’où l’urgence de réaliser au Havre une chatière sur Port 2000 sans interdire les autres schémas logistiques privilégiant le fluvial.
[ult_content_box bg_color="#f2f2f2" box_shadow="horizontal:px|vertical:px|blur:px|spread:px|style:none|" hover_box_shadow="horizontal:px|vertical:px|blur:px|spread:px|style:none|" responsive_margin="margin-top:20px;" padding="padding-top:20px;padding-right:20px;padding-bottom:20px;padding-left:20px;"]La croisière fluviale sur Seine, un motif de satisfaction Lors de son passage au Havre, Didier Léandri a souligné le dynamisme de la croisière fluviale. Aue ce soit au départ du Havre ou d’Honfleur, elle remporte un franc succès ces dernières années. Actuellement, vingt paquebots de croisière fluviale sont présents sur la Seine. Et ce chiffre pourrait passer à trente dans les cinq ans à venir. Reste le problème du linéaire de quais disponible pour les accueillir.[/ult_content_box]Autre problème que soulève le responsable la vétusté des ouvrages d’art sur l’axe Seine notamment les écluses. « Or la fiabilité du réseau est un élément fondamental. L’autre priorité, c’est de développer le réseau. Aujourd’hui, il n’y a pas d’interconnexions hormis pour les voies à petit gabarit... Avoir des gabarits interconnectés pour des convois de 180 m de long est un enjeu majeur ».
Deux grands projets vont dans ce sens. Il s’agit de la mise à grand gabarit de la Seine entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine et la mise au gabarit européen de l’Oise (Mageo) entre Compiègne et Creil.
Didier Léandri note que l’installation de bornes électriques pour alimenter les barges le long de la Seine « n’avance pas aussi rapidement que nous le souhaitons ». Il cite également une distorsion en termes de coût entre le fluvial qui doit s’acquitter du coût de la manutention et le routier ou le ferroviaire qui n’ont pas cette contrainte. « Nous souhaitons une égalité de traitement ».
Autre sujet abordé, celui du modèle économique de Voies Navigables de France (VNF) dont le budget est alimenté à 90 % par l’Etat. Et les budgets d’investissements sont en baisse d’année en année, de l’ordre de - 25 % en 2015-2016.
Didier Léandri se dit par ailleurs favorable à une meilleure intégration d’Haropa et non pas « une juxtaposition de stratégie menée part trois ports ».
