« Le fluvial et le ferroviaire sont les parents pauvres des ports en France »

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Michel Segain s’est exprimé lors de l’assemblée générale de l'Union maritime et portuaire du Havre (Umep) au cours de laquelle il a été reconduit pour un quatrième mandat de président. Si Haropa vit aujourd'hui un moment clé de son histoire avec la perspective d'une fusion de ses trois ports au 1er janvier 2021, l'Union maritime et portuaire (Umep) du Havre, qui a tenu son assemblée générale le 21 juin 2019, ne tient pas à jouer les seconds rôles dans cette réorganisation. Et elle le fait savoir. Au premier rang de ses revendications, l'Umep souhaite que dans la future gouvernance, les unions maritimes et portuaires soient « au cœur du réacteur du conseil de surveillance avec une voix délibératoire et non consultative. C'est quelque chose de très important pour nous. Il faut un pacte de confiance. Aujourd'hui, même si le conseil de développement est dynamique, notre parole n'est que consultative. Et ce n'est pas acceptable », explique Michel Segain, le président de l'Umep qui entame un quatrième mandat. {{IMG:1}}
Régler les questions du foncier et de la domanialité

Globalement, le responsable se satisfait des premiers échanges qui ont eu lieu depuis le mois de février 2019 avec Catherine Rivoallon, la préfiguratrice de l’intégration des 3 ports de l’axe Seine. « C'est la personne qu'il fallait pour gérer ce dossier. En plus, elle vient du secteur privé. Avec SeinePort Union, nous sommes clairement là pour l'aider. Mais il faut passer des paroles aux actes et aboutir le plus rapidement possible car le temps nous est compté. Il faut donner envie aux clients de venir vers nous. Mais pour cela, il existe encore des dossiers à régler comme le foncier, la domanialité. Il faut réussir à obtenir, par exemple, une taxe foncière harmonisée sur l'axe Seine. Aujoud'hui c'est une anarchie totale de ce point de vue ».

Et le président de l'Umep va même plus loin en avançant l'idée d'une représentation des ports au sein des conseils d'administration respectifs de Voies navigables de France (VNF) et de la SNCF pour, là encore, peser sur les décisions stratégiques. « On constate qu'aujourd'hui, le fluvial et le ferroviaire sont les parents pauvres des ports en France. Et ça se vérifie, notamment au Havre. C'est une question d'efficacité économique. Lorsqu'on sait que la SNCF n'est pas capable de nous donner un plan pour le réseau ferroviaire du corridor atlantique depuis Le Havre jusqu'à Ludwigshafen pour savoir quels sont les travaux qui sont à faire et quels en sont les coûts, ce n'est pas normal », rappelle Michel Segain.

En termes de décisions, le président de l'Umep attend beaucoup du prochain Comité interministériel de la mer (Cimer) qui devrait se tenir avant la fin de l'année. Il estime également que des opportunités réelles de développement existent sur l'axe Seine, des opportunités qu'il faut saisir. « Aujourd'hui, en France, tout le monde parle de réindustrialisation. Or, il faut bien être conscient que cette réindustrialisation se fera notamment par les ports de l'axe Seine. Le levier bleu est porteur d'espoir tant pour les entreprises que pour les salariés qui travaillent dans le secteur. 2018 et 2019 sont des années importantes car il se dessine, enfin, une vraie politique maritime et portuaire en France grâce à l'impulsion du Premier ministre Edouard Philippe ».

 L’axe Seine, un laboratoire

Pour Michel Segain, l'axe Seine est le laboratoire de la future politique maritime et portuaire de la France. Au passage, le président de l'Umep se félicite de l'enveloppe des 510 millions d'euros (hors éolien) dédiés aux grands investissements sur le port du Havre parmis lesquels figure la chatière, l'aménagement des postes 11 et 12 sur Port 2000 ou encore l'aménagement des terminaux Nord. « Cette enveloppe, c'est le deuxième investissement en termes d'importance après Port 2000 ».

Parmi les dossiers locaux à régler sur la place havraise, Michel Segain cite une meilleure harmonisation des plages horaires des différentes activités sur le port. « Aujourd'hui, les plages horaires sont décalées. Il faut que tout le monde puisse travailler en même temps, les dépots, les terminaux, les transitaires etc. C'est un sujet que nous avions déjà évoqué en début de mandature. Les ports d'Europe du Nord ont une plage horaire unique et fixe. Cela permettrait d'avoir une meilleure fluidité des marchandises. C'est aussi un des facteurs qui permettront d'absorber à terme de nouveaux trafics ».

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