« A quelques exceptions près, ce sont aujourd’hui les hommes qui transportent les conteneurs dans les terminaux portuaires, à l’aide de véhicules, de A vers B, rappelle l’institut IFF dans un communiqué consacré à la cyber-sécurité dans les terminaux portuaires de demain. A l’avenir, les mouvements de chargement-déchargement se feront de matière entièrement automatisée entre navires ou bateaux, camions et trains, grâce à des capteurs qui permettront aux véhicules d’inter-réagir, de reconnaître leurs positions et de procéder de façon automatisée ». Ces cyber-systèmes, qu’il s’agisse d’une grue portuaire ou d’un élévateur, peuvent être victimes de cyber-attaques. « Cette menace est de moins en moins abstraite pour les entreprises portuaires », souligne Tobias Kutzler, chercheur à l’institut IFF de Magdebourg.
Un jumeau numérique du port
Avec ses partenaires, l’IFF travaille à un concept permettant d’augmenter la sécurité des infrastructures des technologies de l’information (IT), Iot, etc. L’objectif est de tester, à terme, ces systèmes sur le port de Magdebourg.
Les chercheurs se concentrent notamment sur la résolution automatique de failles informatiques dans les flux et sur le renforcement des mécanismes de résilience internes à ces systèmes, l’objectif étant, en cas de problème, d’immobiliser le moins de processus possible pendant la durée la plus courte possible. « A l’aide de simulations, nous bâtissons un port numérique jumeau et comparons en permanence les processus du port numérique avec ceux du port réel. Si les deux ne se comportent pas de façon parfaitement identique, c’est qu’il y a un problème », résume Tobias Kutzler.
Un ralentissement du flux des conteneurs peut ainsi signaler la présence d’un problème dans la chaîne logistique. La solution développée par IFF doit permettre de repérer le maillon faible -par exemple un véhicule- de le localiser et de l’écarter de la chaîne logistique. « Comme il n’existe aucun standard en matière d’automatisation des processus dans les terminaux de conteneurs et de contrôle des cyber-systèmes, on démarre en principe de zéro », rappelle le chercheur.
De premiers tests, réalisés entre juillet et septembre 2020 dans les ports de Wilhelmshaven et de Magdebourg, ont permis de développer de premiers prototypes de contrôle, notamment pour les chariots-cavaliers. Une cyber-attaque sur l’un de ces engins aurait des conséquences économiques dramatiques et pourraient mener à de considérables embouteillages à l’intérieur et à l’extérieur du port.