Entreprises fluviales de France, E2F, est le nom de la toute nouvelle organisation professionnelle représentative de la navigation intérieure. E2F réunit, depuis le 1er novembre 2019, toutes les activités du transport fluvial : artisans-bateliers, armateurs, transporteurs de passagers, opérateurs en compte propre, péniches-hôtel.
Cette nouvelle fédération s’inscrit dans le contexte de la disparition de la Chambre nationale de la batellerie artisanale (CNBA), répond à la volonté de créer une nouvelle représentation des artisans-bateliers et de rapprocher toutes les composantes de l’écosystème du fluvial.
Comme vous aviez déjà pu le lire dans notre précédent article, pour avancer rapidement sur la création de cette nouvelle organisation professionnelle représentative de la navigation intérieure, la structure du Comité des armateurs fluviaux (Caf) a été retenue car elle avait l’intérêt d’exister, d’être opérationnelle, de constituer un vecteur juridique qui pouvait évoluer très vite pour répondre à l’urgence de créer une représentation des artisans-bateliers suite à la liquidation de la CNBA effective depuis le 1er juillet 2019. Une assemblée générale le 22 octobre 2019 a voté que le Caf n’existe plus, tout comme la CNBA n’existait déjà plus, mais à la place il y a désormais E2F qui représente l’ensemble de la profession fluviale dans toutes ses composantes, artisanat, transport de passagers, compagnies industrielles de fret.
Le temps de l’adhésion
E2F est organisée autour de trois collèges : un pour les artisans, un pour les armateurs, un pour les passagers. Ces collèges sont respectivement présidés par Pascal Rottiers avec Pierre Dubourg, Pascal Girardet, Frédéric Avierinos. Le président d’E2F est Didier Leandri. Le collège artisans compte un référent salarié basé à Paris, Vanessa Girardeau. Vous retrouverez aussi chez E2F François Bouriot, Carine Spander, Anne-Sophie Galamont.
Des délégations régionales au nombre de cinq sont en cours de création tout comme des commissions de travail. En tant que fédération professionnelle représentative, E2F compte aussi une commission paritaire, indispensable pour toutes les négociations au niveau de la branche, notamment avec les organisations syndicales.
L’ambition d’E2F est « d’être représentative du plus grand nombre, d’apporter la plus grande qualité en termes d’expertise à ses membres et de constituer une force de propositions » et, bien évidemment, de lobbying. La concrétisation de ces objectifs passe par une première étape : l’adhésion du plus grand nombre à cette fédération, et plus particulièrement des artisans-bateliers. Des réunions par bassin sont prévues pour informer et convaincre : Adhérer, c’est maintenant !
La vraie réussite de la fédération se mesurera en effet sur le nombre d’adhésion du monde artisanal, sur le fait qu’un maximum d’entreprises artisanales rejoigne E2F. Sachant que 2020 est une année d’évaluation de la représentativité de l’ensemble des organisations professionnelles comme E2F. Pour celle-ci et ses membres présents et futurs, les sujets ne manquent pas concernant l’écosystème fluvial. Il y a ceux qui sont d’actualité comme le projet de loi de finances pour 2020, la fusion des conventions collectives de la navigation intérieure, la formation. Il y a ceux de fond pour l’avenir : fusion des ports de l’axe Seine, renouvellement de la concession du Rhône à la CNR, contrat d’objectifs et de performance de VNF -avec un temps de concertation auquel il faudra participer-, grands projets d’infrastructure (Seine-Nord Europe, Grand Paris Express, Jeux olympiques, etc.), délivrance des titres de navigation avec la directive européenne sur les qualifications des équipages en navigation intérieure, la réforme de la formation professionnelle…
La volonté au sein d’E2F est de donner la priorité à la « transversalité », en travaillant avec les autres acteurs ou partenaires en lien avec l’écosystème fluvial : chargeurs, chantiers, collectivités, donneurs d’ordres, offices de tourisme, banques, assurances, etc. Pour cela, cette nouvelle fédération va devoir mettre en place un lieu de travail commun avec tous ces partenaires de l’écosystème fluvial, avec lesquels les échanges étaient en cours autour de la création d’une interprofession, et qui ne peuvent pas adhérer à E2F.