Desserte renforcée pour Longueil-Sainte-Marie

Le terminal à conteneur de Longueil-Sainte-Marie, sur l’Oise, ne sera plus desservi par Logiseine en direct depuis Le Havre, mais via le hub de Gennevilliers. Ce qui permettra de passer d’une à trois le nombre de rotations hebdomadaires de la navette fluviale

La plate-forme à conteneurs « Paris Oise port intérieur » de Longueil-Sainte-Marie, près de Compiègne, est desservie par Logiseine au départ du Havre par une navette hebdomadaire depuis fin 2015. Elle a accueilli 1 516 EVP en 2016, puis 2 177 EVP en 2017. Une belle progression, qui se poursuit avec de nouveaux trafics en 2018 : à titre d’exemple, ADEO (groupe Leroy-Merlin) prévoit à lui seul de faire passer cette année par le terminal Paris-Oise 1 000 EVP en provenance du Havre et à destination de son entrepôt situé à Breuil-le-Sec, à 20 km de Longueil. Pour répondre à l’augmentation du nombre de conteneurs à destination de Paris-Oise port intérieur, Logiseine envisage de modifier son schéma de desserte. Jusqu’à présent, le terminal de l’Oise était desservi en direct depuis Le Havre par un automoteur effectuant une rotation par semaine. Selon les besoins de ses clients, et pour ne pas se limiter à une desserte hebdomadaire, Logiseine complétait avec des transports routiers depuis Gennevilliers. Dans la nouvelle organisation, Paris-Oise sera desservi en fluvial trois fois par semaine. « La régularité apportera un meilleur service, ce qui fera venir davantage de trafic », espère Gilles Peyrot, directeur général de Logiseine, qui souligne que « passer par Longueil pour desservir le Nord de l’Île-de-France en multimodal est plus efficace que l’autoroute ! » Les trois rotations pas semaines se feront entre Longueil et Gennevilliers, sans pousser jusqu’au Havre. Gennevilliers sera alors utilisé par Logiseine comme un hub où les boîtes en provenance du Havre sur les gros porte-conteneurs fluviaux seront déchargés, posées à quai, puis immédiatement rechargées sur l’automoteur à destination de Longueil. À terme, le transbordement direct de bateau à bateau serait possible, mais cela nécessite un plan de chargement très pointu du bateau en provenance du Havre, d’autant qu’il touche dans ce port plusieurs terminaux maritimes.

En attendant Seine-Nord

D’une capacité annuelle maximale de 20 000 EVP, Longueil peut encore voir son trafic augmenter. Une perspective intéressante dans l’optique du de la mise en service de Seine-Nord : avec ce futur canal, l’Oise cessera d’être un cul-de-sac au-delà de Longueil pour les bateaux de grand gabarit. C’est d’ailleurs la proximité de l’embranchement du futur canal qui avait décidé de l’emplacement du terminal, desservi en outre par l’A1 qui permet une liaison rapide avec le Nord de la région parisienne. La perspective de Seine-Nord a aussi fait venir à Longueil des trafics vracs. Cemex s’est installé dès 2014, avec dans un premier temps des granulats provenant par petits bateaux de l’Aisne pour la desserte du Compiégnois ou le rechargement sur gros bateaux à destination de l’Île-de-France. En 2017, ce site a vu transiter 47 000 t, et reste dans l’attente de l’embranchement ferroviaire qui pourrait lui permettre de transférer sur la voie d’eau les granulats en provenance du Nord par rail, pour fluvialiser les trafics à destination de l’Île-de-France. La Compagnie française des métaux, spécialisée dans le recyclage, va aussi s’installer sur le port vraquier. Dans un premier temps, il s’agit de continuer à développer l’activité de collecte de métaux localement et en Île-de-France. Mais avec Seine-Nord, l’entreprise sera en capacité d’expédier de grosses quantités par fluvial à destination de Gand ou Charleroi.