Le groupement national des transports combinés (GNTC) rappelle qu’au cours des deux mois de confinement, de mi-mars à mi-mai 2020, les opérateurs de transport combiné ont participé aux besoins d’approvisionnement essentiels des habitants du pays. « En assurant entre 60 % et 70 % de son activité, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’agroalimentaire, la chimie ou la pharmacie, le combiné a tiré son épingle du jeu et démontré une fois de plus son rôle essentiel dans la chaîne logistique française » (voir notre article).
L’intermodalité, un levier essentiel
Alors que le dé-confinement a commencé de manière progressive le 11 mai, le GNTC appelle à « construire le monde de demain avec le transport combiné ». Pour Dominique Denormandie, président de cette organisation professionnelle représentant les transports combinés et l’intermodalité : « L’alignement des planètes en faveur du combiné n’a jamais été aussi présent. Nous répondons positivement à tous les enjeux de société du moment et le potentiel de report modal n’est plus à démontrer. Tout ce qui pourra être mis en œuvre d’un point de vue environnemental doit être fait. Il faut considérer cette crise actuelle comme un marqueur pour nous faire prendre conscience d’une crise climatique à venir dont les conséquences pourraient être encore bien plus graves pour l’humanité ».
Pour le GNTC, le plus important commence maintenant : « Dans le monde à venir, avec le dé-confinement, la reprise économique et l’urgence climatique, le transport multimodal sera un des leviers essentiels d’une croissance verte ».
Cette organisation estime que la crise inédite liée au Covid-19 est « paradoxalement l’occasion de changer notre écosystème de transport, de mettre en avant l’intermodalité et une logique de complémentarité entre les modes de transport de marchandises. La filière logistique du combiné est plus que vitale, elle est indispensable pour construire un monde de demain vertueux et responsable à l’égard de notre planète ». Le GNTC indique également que la crise a permis l’arrivée de nouveaux chargeurs et transporteurs sur le mode combiné. « C’est une tendance positive qui va de toute évidence s’accroître ».
Des conditions préalables
Dans ce contexte et pour l’avenir, les atouts du combiné sont nombreux : efficacité économique et écologique, flexibilité, résilience, souplesse, massification, capacité d’emport, décarbonation, relocalisation de l’emploi... « Grâce à l’intermodalité, ce sont des gains en termes de tonnes de CO2 économisées (-85 »% d’émissions par rapport au tout routier), plusieurs milliards d’euros d’externalités négatives évitées chaque année, d’accidents de la route ou de pollution atmosphérique... ».
L’objectif du GNTC est de faire en sorte qu’il soit aussi facile pour un chargeur ou un transporteur de mettre sa marchandise sur un train ou une barge que sur un camion. « Voilà le défi pour une société qui se veut de plus en plus respectueuse de l’environnement ».
D’un point de vue opérationnel, il faut toutefois réunir des conditions préalables pour parvenir à concrétiser les ambitions de développement du transport combiné. Il s’agit notamment de la qualité des sillons et du service ferroviaire, « un critère absolument essentiel pour la reprise d’activité économique, qui doit être garantie par SNCF Réseau. A terme, c’est un plan massif de modernisation et d’investissements sur le réseau qui est attendu par tous les acteurs de notre secteur ». La mobilisation de tous est aussi nécessaire : « parties prenantes de notre filière, transporteurs routiers comme opérateurs de transport combiné, entreprises ferroviaires, gestionnaires d’infrastructure, chargeurs, grand public, pour obtenir une reconnaissance de notre secteur d’activité à travers un soutien et un engagement fort des pouvoirs publics ».