Carnival joue la carte du GNL

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Le gaz naturel liquéfié constitue la meilleure technologie disponible pour réduire nos émissions. Son coût d’investissement est raisonnable et il permet, en l’état actuel de la technologie, de réaliser les gains écologiques les plus probants. Carnival l’a choisi comme carburant principal pour de nombreux navires de la prochaine génération. Mais il est crucial que sa disponibilité soit assurée », a précisé Remco Buis, vice-président sénior chargé des opérations portuaires et du développement du groupe Carnival lors des « LNG Press Days » à Rotterdam en septembre 2019.

Carnival, le géant de la croisière aligne 103 navires, qui transportent chaque année 11,5 millions de croisiéristes, et consomme 3,3 millions de tonnes de carburant par an. Ce besoin en énergie est aujourd’hui couvert à 80 % par le fuel lourd. Les produits pétroliers distillés représentent 19 %. Le GNL doit se contenter d’un pour cent restant. « Cette situation va rapidement évoluer », a assuré Remco Buis. Le carnet de commandes de Carnival compte 21 unités. Dix d’entre elles seront propulsées au GNL. Le groupe a déjà mis en service à la fin 2018 le navire de croisière Aida Nova, le tout premier à naviguer au gaz. Ce navire, même s’il peut passer au diesel maritime, tourne à 98 % au GNL. « Cette première expérience a dépassé nos attentes », a indiqué le responsable de Carnival.

Les ports seront-ils prêts ?

Pour Carnival, qui s’approvisionne en carburant dans 175 ports auprès de 120 fournisseurs, la disponibilité du GNL à une échelle suffisante est cruciale. « Nos navires seront prêts, mais les ports le seront-ils ? », a interrogé Remco Buis. Carnival tente de répondre à cette question en travaillant étroitement avec des partenaires comme Shell. Rotterdam offre de ce point de vue l’avantage d’un réseau déjà fortement structuré, d’une réglementation « complexe mais claire » et d’une autorité portuaire qui fait des efforts appréciables pour faciliter l’adoption du GNL.

À l’heure où la réglementation se fait plus sévère et où les conséquences écologiques des croisières fait débat, le GNL comme « carburant fossile le moins polluant » ne constitue qu’une des actions entreprises par Carnival pour réduire ses émissions. Pour la flotte existante, qu’il n’est techniquement pas possible de faire passer au gaz, les scrubbers sont la solution la plus utilisée. À la mi-2019, 77 navires en étaient déjà équipés. Parallèlement, l’usage d’électricité de quai, qui nécessite « une installation très coûteuse », s’intensifie : 40 % de la flotte peut déjà y avoir recours. À terme, Remco Buis n’a pas exclu le passage au GNL bio ou synthétique ou à d’autres carburants moins polluants, en attendant une solution zéro émissions. La navigation électrique dans des situations données est par exemple déjà inscrite au programme.

Une première à Rotterdam

Un premier soutage en GNL d’un navire de croisière au terminal dédié en plein centre-ville est prévu le 22 octobre 2019. Le navire en question sera le Costa Smeralda, fraîchement sorti de son chantier finlandais et deuxième unité de la flotte Carnival à adopter le GNL comme carburant principal. Pour le port et pour l’armement, ce type d’opérations ne présente pas de risques qui interdiraient de les pratiquer en milieu urbain.

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