Canal Seine-Nord : mise en concurrence pour les écluses

Communiqué de presse SCSNE

La Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE) a indiqué le 21 mai avoir lancé la consultation pour la mise en concurrence afin de choisir le constructeur de l’écluse d’Oisy-le-Verger.

Crédit photo SCSNE
Alors que l’autorisation environnementale pour les secteurs 2 à 6 est attendue pour l’été, suite à l’avis favorable de la commission d’enquête, la Société du canal Seine-Nord prépare les marchés des futures écluses. Dans la vallée de l’Oise, qui correspond au secteur 1, les travaux sont déjà en cours.

L'info. La Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE) a indiqué le 21 mai avoir lancé la consultation pour la mise en concurrence afin de choisir le constructeur de l’écluse d’Oisy-le-Verger. Les candidats ont jusqu’au 14 juin pour se manifester.

De quoi parle t-on ? Cette écluse, dont la notification de marché est prévue pour le deuxième semestre 2025, est une des plus importante du canal Seine-Nord, avec une hauteur de chute de 25 m.

C’est aussi celle située la plus au nord du tracé du futur canal à grand gabarit : elle sera en effet implantée à proximité d’Aubencheul-au-Bac, dans le Pas-de-Calais, et c’est elle qui fera la connexion entre le bief le plus septentrional de Seine-Nord et le canal de la Sensée (liaison à grand gabarit Dunkerque-Escaut).

Cinq ans de travaux. Les travaux de cette écluse se dérouleront à partir de fin 2025 en deux phases : d’une part, cinq ans pour les travaux, dont neuf mois de travaux préparatoires consistant en dégagements d’emprises et aménagement d’accès ; d’autre part, deux ans d’assistance à l’exploitation, phase qui commencera avant même la fin des travaux.

Dans le détail. La construction de cette écluse d’Oisy-le-Verger comprendra les terrassements en déblais et les fondations, la structure en béton armé du sas, des têtes d’écluse et des bassins d’épargne, les terrassement en remblais autour de l’écluse, et enfin le montage des portes et des vannes.

Report modal . L’avis de mise en concurrence publié par la SCSNE prévoit que "chaque candidat devra s’engager pour que le chantier bénéficie du report modal : il est ainsi demandé de limiter le transport routier pour l’approvisionnement du chantier en matériaux, en favorisant l’utilisation de la voie ferrée ou de la voie fluviale. Afin d’encourager le report modal pour la réalisation de ce projet, un taux de report modal minimal fixé dans le marché à 23 % a été prévu comme condition d’exécution." 

Il est également précisé que les candidats qui s’engageront à dépasser ce taux minimal "seront valorisés lors de la notation."

Enquête publique achevée. À l’autre bout du canal, dans la vallée de l’Oise qui en forme la partie sud première écluse, celle de Montmacq, attribués en décembre dernier à un groupement mené par Bouygues, les travaux vont bientôt commencer.  Celle-ci est située sur le secteur 1 du canal, qui va de Compiègne à Passel, pour lequel l’autorisation environnementale a été délivrée par arrêté en avril 2021.

Pour les secteurs 2, 3 et 4, c’est à dire de Passel à Aubencheul-au-Bac, ainsi que pour les secteurs 5 et 6, concernant les écluses et le pont-canal sur la Somme, rapport d’enquête publique environnementale a été publié le 3 mai . C’est sur sa base que l’arrêté d’autorisation environnemental pourra être pris.

600 contributeurs. Le rapport découle de l’enquête publique, qui s’est déroulée du 4 mars au 2 avril 2024 dans 76 communes de l’Oise, de la Somme, du Nord et du Pas-de-Calais. Cette enquête a donné lieu à 700 avis, émanant de 600 contributeurs : particuliers, collectivités, associations et acteurs économiques. La commission d’enquête émet un avis favorable, assorti de cinq réserves et huit recommandations.

Réserves & recommandations. Les réserves portent surtout sur la gestion de l’eau (pompage dans l’Oise, plan d’action en cas de pollution), sur l’avenir de l’actuel canal du Nord et sur la poursuite de la concertation avec le public au cours des premières années d’exploitation du nouveau canal.

Quant aux recommandations, elles sont plus nombreuses : réserve d’eau supplémentaire en cas de sécheresse, production d’énergie renouvelable pour le fonctionnement des ouvrages, augmentation des aménagements paysagers, optimisation du potentiel touristique du canal, atténuation du bruit, suivi des mesures compensatoires, communication sur l’évolution du coût du projet et sur le montant de l’emprunt de bouclage, et enfin mise en œuvre des conditions de la réussite économique du projet.

Des mesures attendues. Sur ce dernier point, la commission d’enquête estime que la SCSNE doit s’impliquer pour améliorer la fréquentation du canal, avec des mesures visant à faciliter le report modal, l’organisation de la vie des bateliers et la coopération entre le fluvial et le ferroviaire.

Un avis salué. Cet avis favorable de la commission d’enquête a été salué par Didier Léandri, vice-président et secrétaire général de l’Alliance Seine-Escaut, en ouverture de l’assemblée générale tenue le 14 mai par cette association. "L’enquête a fait ressortir timidement quelques oppositions que l’on juge éculées, vu l’état d’avancement du projet", a déclaré celui qui est aussi délégué général d’Entreprises fluviales de France (E2F).

Une nouvelle étape. "L’enquête environnementale est une nouvelle étape franchie, après l’autorisation obtenue en 2021 pour la phase 1, la vallée de l’Oise, où les travaux battent déjà leur plein", a confirmé au cours de la même réunion Jérôme Dézobry, directeur général de la SCSNE, qui met en avant les 165 ha d’aménagements écologiques déjà réalisés.

"Nous avions commencé la mise en œuvre des mesures compensatoires dès 2017, pour montrer que cela fonctionne bien", rappelle-t-il.

500 M€ de marchés attribués. Sur le terrain, entre Compiègne et Passel, les premiers ponts du canal sont déjà bien avancés. Ceux sur l’Oise aussi, dont la rénovation était suspendue aux travaux de Seine-Nord. Actuellement, 500 millions d'euros (M€) de marchés ont déjà été passés par la SCSNE, qui vise une livraison du canal en 2030.

Des fouilles. La préparation des travaux du canal passe aussi par l’archéologie préventive, avec 800 ha de fouilles réalisés en 2023 et autant prévus pour 2024. Cela fait de SNE la plus grosse opération d’archéologie actuellement en cours en France.

Un calendrier tenu. La prochaine étape sera l’arrêté d’autorisation environnementale, attendu pour le mois d’août, qui permettra d’ouvrir les travaux pour les secteurs 2 à 6. Les consultations concernant les écluses de ces secteurs ainsi que le pont canal sont en cours, la SCSNE souhaitant être prête à notifier les marchés dès l’obtention de l’autorisation environnementale.

"Le projet est dans son calendrier, ce qui est notable pour un chantier de cette envergure, souligne Didier Léandri. Et c’est non seulement le cas pour la partie centrale, Seine-Nord Europe, mais aussi pour tout l’itinéraire Seine-Escaut, y compris l’accès à Port 2000 qui devrait être obtenu dans le même délai."

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