Si les résultats sont concluants, « nous passerons à l’étape d’après, a poursuivi la préfète, l’évolution du Règlement particulier de police afin de permettre aux engins comme ceux de SeaBubbles de mettre en place leur service ». Elle a relevé que les solutions innovants comme celles de SeaBubbles pouvaient être complémentaires des autres moyens de transport : « Ils appartient aux différents opérateurs de trouver des accords commerciaux pour mettre en place des offres de services complètes afin permettre aux Franciliens de prendre le métro puis un bateau puis un vélo ou une trottinette, par exemple ».
Une échéance courant 2020
En termes de calendrier, Dominique Ritz, directeur du bassin de la Seine à Voies navigables de France (VNF), a indiqué « une échéance courant 2020 pour déterminer dans quelles mesures faire naviguer les engins comme ceux de SeaBubbles sur la Seine », ajoutant : « Il faut aussi un marché pour ce type de nouveaux services ».
Il a rappelé : « Naviguer sur la Seine est compliqué, de nombreux bateaux sont présents sur le fleuve, avec des dimensions jusqu’à 60 mètres et jusqu'à 100 unités dans certaines zones parisiennes. Il s’agit de construire dans la sécurité pour déterminer comment accueillir un bateau de taille réduite qui vole et va deux fois plus vite que les autres, comment il peut évoluer par rapport aux autres ». Sachant que si l’offre de service Seabubbles trouve son marché et des clients, il y aura plusieurs bateaux et non pas un seul qui navigueront sur la Seine.
Dominique Ritz a indiqué que VNF conduisait actuellement une étude sur les conditions de navigation sur la Seine, qui intègre l’expérimentation de SeaBubbles, pour déterminer les modifications à apporter à la réglementation en prenant en compte les différentes activités en lien avec le fleuve. « Cette étude en cours sert à simuler comment peut s’imbriquer un engin comme SeaBubbles dans un trafic dense comme celui de la Seine mais pas saturé ».
L’étude analyse le trafic parisien et l’évolution de la flotte, notamment commerciale, et développera un modèle scientifique pour envisager les évolutions, acceptables en termes de sécurité, pour les dimensions maximales des bateaux, les restrictions des conditions de navigation en période de crue, les vitesses maximales autorisées pour les différentes catégories de bateaux et les restrictions de longueur ou de motorisation pour les virements. Sa finalisation, prévue au cours du premier semestre de l’année 2020, pourrait permettre une évolution du Règlement particulier de police Seine-Yonne au premier trimestre 2021, dans le respect des enjeux environnementaux et culturels qui fondent également la politique fluviale de la Seine.
La question des ports
L’expérimentation d’un bateau SeaBubbles sur la Seine mi-septembre 2019 a aussi été rendue possible par la mise à disposition par Haropa-Ports de Paris d’une escale prévue sur le port de Bercy. Sur ce point, Sea-Bubbles a aussi profité d’un partenariat noué tout récemment avec Paris Experience Group, actif sur plusieurs ports parisiens et propriétaire de bateaux. Ce partenariat entre les deux sociétés a pour objectif de proposer rapidement une exploitation des « Bubbles Taxis » sur la Seine dans Paris. Si l’expérimentation se révèle concluante, une exploitation commerciale de SeaBubbles pourrait être envisagée au printemps 2020.
Concernant les ports, Dominique Ritz a indiqué que « des négociations sont en cours avec Haropa-Ports de Paris pour définir des arrêts pour permettre au service de se construire ».
Pour parvenir à cette expérimentation, la start-up SeaBubbles a aussi présenté un dossier technique conforme à la réglementation qui est applicable à son bateau. Cela a permis la délivrance d’un titre de navigation pour le bateau de SeaBubbles par la Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France (DRIEA) le 11 septembre 2019.
Un représentant de SeaBubbles a confié : « L’expérimentation à Paris est une première pour la société », un test grandeur nature avec un bateau dont les caractéristiques techniques ont évolué par rapport au prototype précédent pour permettre l’homologation de l’hydrofoil électrique. Le bateau utilisé pour les tests peut accueillir 4 passagers et 1 conducteur. A terme, une version avec davantage de passagers est envisagée.