Dans la capitale girondine, son passage a permis de programmer une réunion technique pour rapprocher un groupement de maraîchers et un distributeur du transport fluvial. Entre Bordeaux et Toulouse, des échanges soutenus ont eu lieu avec une entreprise de recyclage intéressée par la voie fluviale à Damazan. Des carriers et des céréaliers se sont également rendus à la réunion pour parler du projet. À Agen, il serait question de relier le canal à un nouvel écoquartier.
« L’accueil a été peut être moins vibrant, côté mairie, à Toulouse », note Catherine Jauffred de l’association Vivre le canal. La ville a tout de même accueilli deux évènements. Le premier a tourné autour de la société d’hydrogène Hyd’Occ, rapprochement de Quair (entreprise dans les énergies renouvelables) et de l’AREC Occitanie. Cette dernière développe un écosystème territorial sur l’hydrogène. Le deuxième a rassemblé les acteurs locaux pour revitaliser la voie d’eau. « Il faut se battre pour un hydrogène vert. Il ne doit pas être fait à base d’hydrocarbures », commente Jean-Marc Samuel. Objectif à Toulouse : que la ville utilise un bateau à hydrogène pour les travaux de construction de sa troisième ligne de métro. Ce projet de « HyBarge » pourrait intéresser d’autres villes et métropoles comme Lyon ou Bordeaux, selon Jean-Marc Samuel. « Nous avons la vision d’une connexion entre les régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, intéressées par cette énergie. Nous nous positionnons comme un point de rencontre entre les acteurs ».
Créer une ligne régulière
À terme, Jean-Marc Samuel plaide pour un transport de marchandises le long des canaux avec des bateaux fonctionnant à l’énergie hydrogène. Dans l’immédiat, le président d’APLF milite pour le développement d’échanges de marchandises plus réguliers entre les deux régions par ce biais. « Pour 2021, nous allons tenter de créer une ligne avec des points de chargements le long de la voie d’eau ».
Son but est d’installer des comptoirs le long des canaux. Ils pourraient être des lieux de stockage et de vente de produits locaux via des bateaux au gabarit Freycinet. « Nous avons demandé à Medlink Ports qu’une étude de flux soit faite au-delà du réseau nord-sud. L’idée est toujours de massifier le transport de marchandises pour le rentabiliser ». Il s’agit de « reconstruire une logistique autour de la voie d’eau » afin que les bateaux ne circulent pas à vide.
Pour continuer à travailler en ce sens, l’association Vivre le canal espère pérenniser le futur d’un employé, aujourd’hui en CDD. Si l’association connaît des producteurs motivés, il s’agit, grâce à ce poste, de trouver davantage de clients prêts à participer au projet. En attendant, les échanges continuent avec les acteurs locaux. À Lyon, les élus se sont montrés intéressés par le projet de création d’un comptoir. L’équipe a un rendez-vous prévu avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR) pour aborder la question de l’hydrogène. La dernière étape du Tourmente jusqu’à Saint-Jean-de-Losne mi-octobre a permis de déposer des caisses de Bourgogne, récupérées à Chalon-sur-Saône. « Cela montre bien qu’il y a un intérêt pour le fluvial », souligne Jean-Marc Samuel.