Le port de Villefranche-sur-Saône maintient le cap de ses projets et de ses investissements.Pour le port de Villefranche-sur-Saône, la tendance générale en 2019 a été celle des années précédentes avec des équilibres inchangés entre les différentes marchandises de son cœur de métier, les vracs secs, explique le directeur Florent Dupré. Le trafic total a atteint 1,79 Mt (+3 %) mais la partie port public a progressé de +6 %. L’élément important en 2019 a été la fin de l’activité de sel de déneigement, en vue des travaux à venir sur la plate-forme. Un trafic de produits métallurgiques a toutefois compensé (10 761 t) en fluvio-maritime.« 2020 est une année compliquée sur le bassin Rhône-Saône-Méditerranée. Janvier a été très bon, nous étions à +30 % par rapport au même mois de 2019. L’accident à l’écluse de Salaise a tout bouleversé, nous étions à -28 % fin février. La navigation a été arrêtée six semaines, ce qui signifie pour le port un brutal coup d’arrêt. Quand tout a repris fin mars, alors que c’était le confinement, les trafics de bois et d’engrais ont bien marché. À fin août 2020, les chiffres sont à -20 %, on a donc récupéré un peu », détaille le directeur. Les produits métallurgiques, en provenance d’Espagne, n’ont recommencé tout doucement que tout récemment : « Il faut espérer que la situation sanitaire ne se dégrade pas. L’incertitude est renforcée pour ces produits et ceux qui sont manufacturés avec la crise sanitaire. Il y a des décalages sans visibilité dans le BTP et l’industrie forestière ». Le Covid-19 a toutefois permis des avancées sur la dématérialisation des documents et la mise en place de rendez-vous la veille pour le lendemain pour l’accueil des poids lourds. « Pour nous, il s’agissait d’adapter la présence de l’équipe nécessaire en fonction des besoins et des arrivées de flux de nos clients qui ont joué le jeu et l’habitude est restée. Plus globalement, pour gérer la crise sanitaire, les gestes barrière, etc. notre système de management de la qualité nous a beaucoup aidé ».
2021, le début de la rénovation du site
En août et septembre 2020, le port de Villefranche est devenu « la base logistique avancée » pour des éléments d’éoliennes qui sont arrivées par le fleuve dans deux bateaux depuis Marseille-Fos. D’autres parties venaient d’Allemagne. Le site d’installation étant situé dans le Haut Beaujolais, desservis par voie routière à partir du site portuaire. Les ports intérieurs et les voies fluviales montrent toute leur pertinence pour amener ce type de flux de colis exceptionnels au cœur des territoires, selon Florent Dupré.
En dépit de la situation compliquée de 2020, il indique : « Nous croyons en l’avenir, nous avons continué nos investissements ». Fin novembre, une pelle de manutention hydraulique de marque Liebherr va être livrée au port. « C’est une première en France. Elle va nous permettre de passer d’une capacité de levage de 7 tonnes à 17 t. C’est un engin souple et performant pour la manutention de produits manufacturés alors que ceux que nous avons déjà sont surtout adaptés au vrac ». En octobre, une station d’avitaillement en GNC pour les poids lourds a été inaugurée. « La canalisation de gaz était à proximité d’un lieu où nous avions de la place disponible. Dans le futur, la station pourra être utilisée pour avitailler des bateaux car elle est proche de la Saône. Il faut continuer d’avancer vers le mix énergétique, la multimodalité, pour le développement du fluvial et des activités des ports intérieurs ».
2021 pour le port de Villefranche-sur-Saône sera l’année du lancement du chantier d’agrandissement et de (re)mises aux normes environnementales de l’ensemble du site. « Nous avons plein d’idées et de projets avec l’objectif d’accompagner un développement des flux tout en étant exemplaire sur les aspects environnementaux. Les activités présentes vont continuer pendant les travaux, c’est un défi. Il s’agit d’améliorer les services aux usagers du port, voire au-delà, de faire en sorte que le fluvial soit un acteur de la logistique de demain ».
