La 9è journée « fret ferroviaire et OFP » a été organisée le 20 novembre 2019 à Levallois-Perret. L’occasion de mettre en avant l’article 51 de la loi d’orientation des mobilités qui prévoit l’élaboration d’une stratégie pour le développement du fret ferroviaire.
« Je crois dans les trains pour les transports du quotidien et pour le fret, a indiqué Jean-Marc Zulesi, député LREM des Bouches-du-Rhône et membre de commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale. Nous avons porté une ambition pour le fret ferroviaire dans la loi d’orientation des mobilités dans laquelle il n’y avait pas grand chose sur ce point au début. Nous avons obtenu l’élaboration d’une stratégie pour le développement du fret ferroviaire, c’est l’article 51 de cette loi ».
Julien Matabon, sous directeur des transports ferroviaires à la DGITM, a précisé que cet article prévoit 6 axes d’actions et/ou de mesures visant :
- à la mise en place de mécanismes d’aide ou de soutien au transfert modal et au développement du transport combiné ;
- au développement d’une composante ferroviaire à la logistique d’approvisionnement des agglomérations ;
- à la modernisation et à la mutualisation des infrastructures territoriales (voies capillaires, voies de services, ITE et terminaux de marchandises) ;
- au développement d’infrastructures et de pôles d’échanges de fret multimodaux ;
- au renforcement de la desserte ferroviaire des ports, des grands ports maritimes et de leur hinterland ;
- au développement de corridors de fret ferroviaire transnationaux.
Des poids lourds sur des trains
Pour le député Jean-Marc Zulesi, il s’agit désormais « d’écrire la stratégie en fonction de ces axes définis par l’article 51 de la loi d’orientation des mobilités avec toutes les parties concernées ». Concernant le développement des infrastructures, il a ajouté : « Il ne faut pas se tromper, elles doivent assurer la promotion de la multimodalité, en plaçant le plus nombre possible de poids lourds sur des trains. Une telle chaîne de transport à un rôle essentiel à jouer pour servir les chargeurs et les clients ». Il a aussi rappelé les atouts du transport ferroviaire sur le plan environnemental dans la suite des propos de Jacques Chauvineau, président d’Objectif OFP. Pour ce dernier, « le transport ferroviaire a un rendement énergétique et environnemental très performant et hors de portée des autres modes. Il est dommage que cela ne soit pas davantage connu ». Jacques Chauvineau a aussi relevé qu’avec 9 % de part modale, « le ferroviaire n’est pas à la hauteur du monde actuel et à venir ».
Lors de la journée « fret ferroviaire et OFP », le 20 novembre 2019, Alexis Degouy, délégué général de l’Union TLF, a présenté les suites à attendre du rapport « Pour une chaine logistique plus compétitive au service des entreprises et du développement durable » d’Eric Hémar, président d’ID Logistics et de TLF, et de Patrick Daher, président du groupe Daher, remis au Premier ministre mi-septembre 2019.
Le gouvernement a pris « 6 mesures phares afin que la France se mobilise pour devenir un carrefour logistique stratégique ». Ces mesures sont :
- Mise en place d’un point de contact unique aux frontières, intégrant les douanes, les services vétérinaires et phytosanitaires et la DGCCRF. Une expérimentation sera faite de ce dispositif dans deux grands ports maritimes : Le Havre et Dunkerque.
- De nouvelles simplifications sur les procédures d’implantation des entrepôts logistiques seront effectives début 2020.
- Mise en place d’une plateforme numérique logistique dans le courant de l’année 2020.
- Réalisation d’un benchmark réglementaire dans le domaine du transport routier au cours du premier semestre 2020 afin de proposer de nouvelles harmonisations.
- Conduite d’une réforme de la fiscalité des locaux industriels sur la base d’un rapport remis au Parlement le 1er avril 2020.
- Elaboration d’un plan d’action dans le domaine des métiers de logistique.
« Une nouvelle gouvernance public-privé est mise en place, a souligné Alexis Degouy, avec une plateforme « France Logistique » qui doit porter la voix unifiée des entreprises et une « Task Force logistique » rassemblant l’Etat, les différents ministères concernés, les acteurs privés, les collectivités locales et régionales, les responsables d’axes, etc. Il s’agit de s’organiser sur le modèle de ce qui se fait ailleurs pour définir un plan d’actions et de développement de la logistique en France ».
Pour le délégué général de l’Union TLF, cette démarche concerne non seulement les acteurs de la logistique y compris ceux de tous les modes de transport dont le ferroviaire. Elle fera l’objet d’un comité interministériel de la logistique (Cilog) en février 2021 sur le modèle des comités interministériels de la mer (Cimer) organisés généralement en novembre ou décembre de chaque année.