L’association SeinePort Union, regroupant les unions maritimes et portuaires du Havre (UMEP) et de Rouen (UPR), les communautés portuaires de Gennevilliers et de Paris, a publié le 8 novembre 2018 une prise de position concernant la future gouvernance de l’axe Seine. Un sujet qui devait être à l’ordre du jour du Comité interministériel de la mer (Cimer) du 15 novembre 2018.
Le texte de cette prise de position se décline en trois mouvements.
Une prise de conscience
Les membres de l’association sont : « Conscients de l’enjeu pour la France de conférer à Paris un statut de ville-monde, ouverte sur la mer, dont l'objectif affiché est d'accroître l'attractivité de la capitale pour soutenir l'économie française et conforter la place de la France dans la mondialisation ;
Conscients de l’obligation pour la France de mettre à profit ses propres façades maritimes pour alimenter ses bassins de consommation, dans une nouvelle logique ne s’arrêtant plus aux ports mais allant jusqu’aux portes des clients finaux ;
Conscients de la nécessité de renforcer la part des modes ferroviaire et fluvial tout en faisant évoluer les bateaux vers une motorisation propre ;
Conscients du besoin de former les générations d’aujourd’hui aux emplois de demain, à haute qualification humaine, non délocalisables et complémentaires des avancées de la robotisation, dont le maritime, le fluvial et la logistique sont pourvoyeurs ; »
Les atouts de l’axe Seine
Les membres de SeinePort Union se déclarent : « Forts de l’atout naturel que constitue la Seine par rapport aux autres axes européens ;
Forts de la volonté des acteurs économiques publics et privés de structurer leurs actions autour de la vallée de la Seine, déjà visible par le travail de coordination entamé par Haropa et par la création de SeinePort Union ;
Forts de la part majeure de l’axe Seine dans le trafic fluvial français et de la complémentarité existante entre les trois grands ports de la vallée, contribuant déjà à diminuer la congestion du trafic en Île de France et propice au développement de nouvelles filières d'économie circulaire et de logistique urbaine ;
Forts de l'essor du tourisme fluvial et du potentiel touristique important et reconnu de l’axe Seine avec Paris, premier port mondial de tourisme ;
Forts du récent rapport Castro, commandé par l'Etat, qui retient à nouveau l'axe Seine comme un point structurant de la construction d'une métropole forte pour le Grand Paris ».
Les objectifs d’une gouvernance portuaire unique
Au final, ils appellent « à participer à une gouvernance portuaire unique intégrant les forces économiques locales. Celle-ci :
- Incarnera l’échelle d'action efficace et de rayonnement face aux grands ports nord européens ;
- Stimulera l'innovation en matière d'emplois, de transport écologique, d'économie circulaire, de logistique urbaine et de tourisme durable ;
- Favorisera l'attractivité pour les entreprises par une domanialité et une fiscalité plus propices aux investissements, à l’instar de ce qui se pratique dans les ports européens concurrents, mais grâce aussi à la capacité de l'ensemble des acteurs à mettre en œuvre rapidement et conjointement les meilleures conditions d'accueil ;
- Permettra le financement et le suivi des aménagements nouveaux nécessaires, et la maintenance des ouvrages fluviaux existants ;
- Veillera à une gestion du domaine de l’Etat dynamique et sécurisante ».