Une étude sur « les bateaux d’excursions journalières » par la CCNR

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La Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) présente une étude sur les « bateaux d’excursions journalières » dans son rapport annuel de l’Observation du marché de la navigation intérieure européenne. La Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) consacre un chapitre aux « bateaux d’excursions journalières », ou bateaux-promenade selon les termes plus largement répandus en France, dans son rapport annuel 2019 de l’Observation du marché de la navigation intérieure européenne, publié en septembre. Du point de vue du chiffre d’affaires (CA), selon des données d’Eurostat, le classement place cinq pays sur les marches du podium : la Suisse représente 23,3 % de la part du CA total en Europe, l’Allemagne (20,3 %) suit, puis, l’Italie (15,5 %), la France (13,9 %) et les Pays-Bas (8,4 %). L’étude de la CCNR montre que ces 5 pays sont aussi ceux qui ont le plus grand nombre de bateaux d’excursions journalières sur les fleuves, rivières, canaux, lacs (y compris les ferries). L’Allemagne compte 913 bateaux d’excursions journalières, les Pays-Bas 510, la France 365, l’Italie 352, la Suisse 255. Concernant les pays figurant dans la suite du classement en nombre de bateaux d’excursions journalières, il y a la Hongrie (132 bateaux exploités sur le Danube et le lac Balaton) la Pologne (116), la République tchèqe (88), la Roumanie (75), la Slovaquie (moins de 20). La CCNR note : « Les bateaux à passagers en Hongrie, en Slovaquie et en Roumanie sont tous dédiés aux excursions journalières, aucun bateau de croisière fluviale n’est exploité dans ces pays ».

Allemagne

L’Allemagne compte 913 bateaux d’excursions journalières qui se répartissent en 783 sur les fleuves, rivières, canaux et 130 sur les lacs. Le nombre de passagers est estimé à 30 millions par an. Les deux plus grandes villes de ce pays, Berlin et Hambourg sont les deux lieux les plus importants de l’activité sur les fleuves, rivières, canaux, avec respectivement 127 et 105 bateaux inscrits à leur registre. Berlin, c’est la Spree, la Havel, les canaux des environs. Hambourg, c’est l’Alster et l’Elbe. Les nombres de bateaux ont augmenté entre 2007 et 2017 : de 25 unités à Hambourg et de 14 à Berlin. Dans ces deux villes, une évolution concerne une prolongation de la saison auparavant concentrée entre « Pâques et octobre » à des excursions qui durent « jusque peu avant Noël ». « Cela a eu un effet positif non seulement sur le chiffre d’affaires mais aussi pour les personnes travaillant dans le secteur, qui sont désormais, pour la plupart, embauchés à titre permanent contrairement aux contrats de travail saisonnier conclus dans le passé », souligne la CCNR. En Allemagne, le segment des bateaux d’excursions journalières apparaît dans une dynamique importante pour l’introduction de nouvelles technologies dites « propres », poursuit la CCNR. Les armateurs privilégient le remplacement ou la conversion de leurs bateaux plutôt que la construction de nouveaux. « Cela pourrait s’expliquer par l’application de nouvelles exigences techniques à l’échelle européenne mais aussi par d’importantes incertitudes concernant les systèmes de propulsion alternatifs, à la lumière des réglementations environnementales dans les centres urbains ».

Sur le total de 130 bateaux d’excursions journalières sur les lacs allemands, 57 sont exploités dans les régions du Sud en Bavière (Chiemsee, Starnberger See, Ammersee, Königsee). « En Bavière, certaines compagnies sont dans l’obligation d’assurer un service régulier de ferry vers des îles situées sur certains lacs. En dehors de ces services, la navigation pour le transport de passagers n’est pas considérée comme faisant partie des services publics de transport ». En Allemagne, il y a une activité sur le lac international de Constance, qui concerne aussi la Suisse et l’Autriche.

Pays-Bas

Les bateaux d’excursions journalières néerlandais (Rondvaartboten) « font partie intégrante du tourisme, en particulier à Amsterdam avec ses petits canaux (Grachten) », explique la CCNR. L’évaluation de leur nombre varie en fonction des sources : 110, selon la ville, 143, selon la base de données de l’IVR, soit 28 % du nombre total de ces bateaux (510). Très peu d’entre eux ont été construits après 2009, « ce qui s’explique par le fait que les armateurs privilégient le remplacement ou la conversion des bateaux existants plutôt que de nouvelles constructions ».

Amsterdam est l’une des cités européennes où les excursions fluviales journalières rassemblent le plus de passagers, environ 16 millions, selon la ville, avec une tendance à la hausse depuis 2010, et un pic en 2016 à mettre en corrélation avec la chute qu’avait alors connu Paris, en raison des attentats de 2015. « Les résultats combinés de ces deux villes montrent que les situations de crises ont une conséquence sur le comportement des touristes qui ont alors tendance à passer d’une destination à l’autre ».

France

La CCNR évalue à 365 le nombre de bateaux d’excursions journalières en France pour 10,6 millions de passagers transportés en 2017. « La capacité moyenne par bateau diffère considérablement entre Paris (233 sièges passagers) et toutes les autres régions française (78) ». La part de Paris sur le total de bateau est très élevée en nombre de bateaux (34 %) et de passagers transportés (7,4 millions, 70 % du total). Plus de la moitié de ces derniers sont étrangers. Dans le reste de la France, les bateaux ont accueilli 3,2 millions de passagers dont 770 000 à Strasbourg avec la compagnie Batorama qui compte 10 bateaux d’une capacité de 90 à 100 places. Cette compagnie est engagée dans un plan de renouvellement de sa flotte qui devrait intervenir progressivement d’ici 2026, année à partir de laquelle les bateaux thermiques devraient être abandonnés au profit de l’électricité. Pour la CCNR, « l’innovation ne connaît pas de limite », notamment sur la Seine à Paris, citant le Ducasse-sur-Seine, équipé d’une propulsion 100 % électrique, mis en service en 2018.

Plusieurs compagnies de bateaux-promenade sur la Seine ont opté pour le carburant GTL (gaz to liquid) en 2019, comme la Compagnie des bateaux mouches, Batobus. L’utilisation de ce carburant a été rendu possible par la mise en service par AS Energy de l’avitailleur fluvial Eseve sur la Seine pour distribuer le GTL dans Paris. Batorama utilise le GTL depuis 2 ans tout comme les opérateurs des lacs du Bourget et d’Annecy.

Suisse et Italie

Les bateaux d’excursions journalières suisses et italiens sont exploités sur les lacs de ces deux pays. Le total de 247 bateaux en Suisse se divise en deux catégories : 150 effectuent des services de transport public, le reste propose des excursions journalières « à vocation purement touristique ».

En Italie, selon le ministère des transports, 138 bateaux étaient exploités sur les lacs italiens dans le cadre d’un trafic régulier similaire aux services de transport public suisse. S’ajoutent 53 bateaux exploités sur les lacs en dehors d’un tel service. Le nombre de passagers est de 11,3 millions en Suisse et de 11,4 millions en Italie.

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