347 M€ valeur 2018 à trouver
Le projet prévoit de porter le gabarit pour le passage de bateaux et convois de 2 500 t sur la « Petite Seine » entre l’écluse de la Grande-Bosse et Nogent-sur-Seine. Jusqu’à la Grande-Bosse, les bateaux de 180 m/2 500 t et plus peuvent naviguer mais au-delà, la capacité se réduit à 650 t et 1 000 t.
Le projet se divise en deux parties : la création d’un nouveau canal au gabarit 2 500 t et le rescindement des berges pour réduire les courbes et faciliter la navigation des bateaux de 180 m. Il est le résultat d’un compromis entre les besoins pour la navigation et les préoccupations environnementales de la zone très sensible de La Bassée.
Le coût est estimé à 347 M€ valeur 2018, a précisé Dominique Ritz, directeur de la DT bassin de la Seine de VNF, lors de la réunion de l’association SMR. « Nous sommes convaincus de l’utilité du projet Bray-Nogent et mettons tout en œuvre pour satisfaire la demande de la ministre d’une enquête publique au deuxième semestre 2020 afin de pouvoir disposer d’une déclaration d’utilité publique début 2022. Techniquement, les premiers travaux pourraient être engagés à partir de 2024 si les financements sont assurés à cette date et si l’État souhaite en accélérer le calendrier ».
Trouver les 347 M€, telle est la question. Les régions Grand-Est et Ile-de-France apportent 10,9 M€. Des démarches pour un cofinancement européen vont être lancées, a précisé VNF. André Rossinot, président de l’association Seine-Moselle-Rhône, a proposé que « les parties prenantes publiques et privés réfléchissent de manière collective à imaginer de nouvelles modalités de financement ».
Lionel Lemaire, directeur transport du groupe Soufflet, a rappelé que la filière agricole, c’est 25 % du transport fluvial en France. Celui-ci présente bien des avantages dans un contexte où le transport routier est de plus en plus cher, la performance du ferroviaire n’est pas au rendez-vous et auxquels s’ajoutent les atouts opérationnels et environnementales du fluvial. Pour lui, « il faut être créatif sur le financement, chaque année gagné par rapport à 2030, c’est, pour nous, de la galère en moins pour rallier les ports comme Rouen ». Il a aussi souligné : « Un canal, c’est bien mais il faut aussi les bateliers, les bateaux, dans un contexte de renouvellement de la cale, les formations aux métiers du fluvial qui doivent gagner en attractivité ».