Une échéance lointaine pour le projet Bray-Nogent

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La mise en service de la liaison à 2 500 t entre Bray et Nogent est prévue pour 2030 dans la programmation des infrastructures du projet de loi d’orientation des mobilités, une échéance trop lointaine pour les acteurs concernés. En février 2019, lors d’un déplacement à Nogent-sur-Seine et accueilli dans les locaux du groupe Soufflet, Elisabeth Borne, ministre des Transports, a indiqué sa volonté de voir lancer la procédure d’enquête publique en 2020 pour le projet de liaison entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine. Ce projet est inscrit dans la partie programmation des infrastructures du projet de loi d’orientation des mobilités avec une réalisation pour 2030. Lors d’une réunion de l’association Seine-Moselle-Rhône (SMR), le 20 juin 2019 au même endroit que la ministre, les élus et acteurs économiques locaux ont souligné que « l’échéance d’une mise en service de la nouvelle liaison entre Bray et Nogent en 2030 est beaucoup trop lointaine ». Pour Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe Soufflet : « Nous exportons 9 millions de tonnes de céréales par an, le coût du transport vers les ports maritimes conditionne le prix final des céréales sur le marché mondial. L’aménagement à grand gabarit de la Seine entre Bray et Nogent nous permettrait de massifier nos transports vers les ports de Rouen et du Range nord-européen. Les gains seraient économiques, de l’ordre de 3 € la tonne, mais également écologiques, avec des émissions de gaz à effet de serre réduites de 75 % par rapport au transport routier ». Il a été rappelé les importants investissements réalisés dans la perspective de la nouvelle liaison dans le port public de l’Aube dont le trafic est de 100 000 t contre 1 Mt attendu avec la mise au gabarit de 2 500 t entre Bray et Nogent. Il a été rappelé que le trafic attendu atteint plus de 3 Mt avec la mise au gabarit au lieu de 1 Mt actuellement, et une part modale de la voie d’eau de 25 % au lieu de 12 %. Il a été rappelé que Bray-Nogent est un projet lancé il y a 40 ans et que d’année en année, le calendrier ne cesse de glisser toujours plus loin dans le temps.

347 M€ valeur 2018 à trouver

Le projet prévoit de porter le gabarit pour le passage de bateaux et convois de 2 500 t sur la « Petite Seine » entre l’écluse de la Grande-Bosse et Nogent-sur-Seine. Jusqu’à la Grande-Bosse, les bateaux de 180 m/2 500 t et plus peuvent naviguer mais au-delà, la capacité se réduit à 650 t et 1 000 t.

Le projet se divise en deux parties : la création d’un nouveau canal au gabarit 2 500 t et le rescindement des berges pour réduire les courbes et faciliter la navigation des bateaux de 180 m. Il est le résultat d’un compromis entre les besoins pour la navigation et les préoccupations environnementales de la zone très sensible de La Bassée.

Le coût est estimé à 347 M€ valeur 2018, a précisé Dominique Ritz, directeur de la DT bassin de la Seine de VNF, lors de la réunion de l’association SMR. « Nous sommes convaincus de l’utilité du projet Bray-Nogent et mettons tout en œuvre pour satisfaire la demande de la ministre d’une enquête publique au deuxième semestre 2020 afin de pouvoir disposer d’une déclaration d’utilité publique début 2022. Techniquement, les premiers travaux pourraient être engagés à partir de 2024 si les financements sont assurés à cette date et si l’État souhaite en accélérer le calendrier ».

Trouver les 347 M€, telle est la question. Les régions Grand-Est et Ile-de-France apportent 10,9 M€. Des démarches pour un cofinancement européen vont être lancées, a précisé VNF. André Rossinot, président de l’association Seine-Moselle-Rhône, a proposé que « les parties prenantes publiques et privés réfléchissent de manière collective à imaginer de nouvelles modalités de financement ».

Lionel Lemaire, directeur transport du groupe Soufflet, a rappelé que la filière agricole, c’est 25 % du transport fluvial en France. Celui-ci présente bien des avantages dans un contexte où le transport routier est de plus en plus cher, la performance du ferroviaire n’est pas au rendez-vous et auxquels s’ajoutent les atouts opérationnels et environnementales du fluvial. Pour lui, « il faut être créatif sur le financement, chaque année gagné par rapport à 2030, c’est, pour nous, de la galère en moins pour rallier les ports comme Rouen». Il a aussi souligné : « Un canal, c’est bien mais il faut aussi les bateliers, les bateaux, dans un contexte de renouvellement de la cale, les formations aux métiers du fluvial qui doivent gagner en attractivité ».

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