«La notion de Smart Port a trois briques : digital, énergie, environnement-biodiversité. Pour le port, il ne s’agit plus de se développer n’importe comment mais de changer de modèle en utilisant les trois piliers, qui sont déjà plus ou moins activés dans les ports mais étaient gérés séparément ou à l’exclusion l’un de l’autre jusqu’à présent. Le Smart Port, c’est une transformation, avec une finalité qui est toujours la performance économique mais aussi sociétale », explique Christophe Reynaud, responsable du pôle innovation chez MGI.
Avant, la performance d’un port, c’était le tonnage, la rapidité de traitement du passage de la marchandise, etc. Avec le Smart Port, ces critères sont toujours là mais d’autres s’ajoutent. Le port doit réduire les nuisances de ses activités sur son territoire pour mieux s’y insérer et être mieux accepté par les riverains. Un port plus smart cherche à devenir plus sûr, plus sobre, plus vert, en utilisant le moins de ressources possible, il tient compte du report modal. « Il devient plus performant, avec une vision plus globale de la performance, et plus attractif », ajoute Christophe Reynaud. Devenir un Smart Port nécessite un effort collectif de tous les usagers du port après un travail mené par chacun, compte tenu de l’objectif sociétal.
Faire fructifier la donnée
Le pilier « digital » est l’un des premiers éléments de transformation vers un port plus smart en permettant une évolution de la gestion des données (ou actifs immatériels) vers davantage de valorisation pour une meilleure performance économique mais aussi sociétale.
« Tous les intervenants d’un port produisent de la donnée. Le rôle de MGI est d’assurer une bonne production de la donnée, de la collecter depuis de multiples sources. Puis la donnée est croisée, contrôlée, vérifiée, pour lui donner de la cohérence et de la valeur ajoutée. La donnée peut sembler gratuite, mais si elle est pertinente et qualifiée, elle devient une richesse, et c’est cela l’intérêt d’un CCS comme Ci5. La donnée dans un CCS crée de la valeur ajoutée avec, par exemple, des indicateurs qui doivent permettre de mesurer comment les pratiques portuaires peuvent être améliorées dans un objectif smart », précise Christophe Reynaud.
Les données apportent une signification logistique aux activités portuaires, pour aller toujours plus vite dans leur réalisation (passage marchandise, dédouanement, etc). « Mais dans le contexte d’un Smart Port, il s’agit aussi de faire fructifier la donnée et de l’utiliser pour créer de la valeur pour d’autres usages, sans oublier l’interopérabilité. On fait en sorte, par exemple, que l’utilisation du fleuve ou du chemin de fer soit aussi facile que la route. Et là, on s’inscrit dans une démarche de transformation qui dépasse les frontières du port ».
La donnée devient base de données et produit des indicateurs pour mesurer combien les pratiques portuaires peuvent-être améliorées dans une stratégie smart dont l’objectif est la performance économique mais aussi davantage de sobriété et d’acceptation sociale. « On prend en compte les coûts cachés comme la pollution, la congestion pour déterminer une organisation pour récupérer ces coûts ».
Le CCS Ci5 a été conçu pour toujours mieux collecter et exploiter les données, mieux intégrer les briques technologiques des autres intervenants de la chaîne logistique. « Ci5 a une architecture informatique qui peut embarquer toutes les dernières technologies, comme la Blockchain, l’IoT, le data analytics, etc. Il a été conçu avec une architecture évolutive qui permet une connexion de nombreux modules sans transformer le cœur du système. C’est la raison pour laquelle Bordeaux ou Dunkerque ont opté pour Ci5 pour disposer d’une structure digitale correspondante à leur démarche locale de Smart Port ».
Avec Ci5, d’un point de vue fonctionnel et technique, il est possible de travailler avec différents intervenants. L’un des exemples, c’est la démarche de Blockchain Méditerranée-Rhône-Sône. « Nous avons été capables d’intégrer la technologie Blockchain dans nos process, de prendre très facilement des informations très en amont et de les fournir à tous les maillons de la chaîne logistique de Lyon à Marseille de manière transparente, sécurisée et facile à mettre en œuvre. Nous avons démontré la possibilité de gérer les flux d’information intégrant les modes massifiés comme le fluvial ou le ferroviaire en un seul système ».