Selon les données publiées par la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR), la Belgique alignait en 2018 la troisième flotte rhénane, avec une part de 13,4% du nombre d’unités dans la cale sèche et 9,1% de la cale citernière. À titre de comparaison, les chiffres pour la France sont pour la cale sèche 14,2%, mais avec un port en lourd nettement plus élevé que la Belgique, et 3,3% pour la cale citerne.
Fin 2019, la flotte intérieure sous pavillon belge – plus exactement : « la flotte d’entrepreneurs de navigation intérieure domiciliés en Belgique » - comptait 1 142 unités, totalisant 1,93 million de tonnes de capacité et plus de 665 000 kW de puissance, indiquent les chiffres du Service public fédéral Mobilité et Transports que reprend l’ITB sur son site observatoire statistique (www.itb-observatorium.be).
Reflet de l’importance de ces flux sur le réseau navigable belge, les transporteurs de cargaisons sèches dominent très largement dans ce total. Leur nombre se montait à 939 bâtiments, pour une capacité cumulée de 1,60 million de tonnes. Les bateaux-citernes représentaient 131 unités et un port en lourd global de 328 000 tonnes. Le solde est constitué de 72 pousseurs (38 690 kW).
La taille des unités progresse
Cette flotte a connu des évolutions très sensibles au cours de la décennie écoulée. En 2010, elle se composait encore de 1 086 bateaux à cargaison sèche, de 225 bateaux-citernes et de 117 pousseurs/remorqueurs. Pour ces trois catégories, la contraction par rapport à cette date s’élève respectivement à 14%, 42% et 38%. Le recul moyen pour l’ensemble de la flotte (1 428 unités en 2010) a été de 20%.
Si le nombre d’unités a fortement chuté, le port en lourd cumulé est resté plus stable sur l’ensemble de la période concernée. Il a progressé de 4,6% dans la cale sèche (1,53 Mt en 2010) et diminué de 8,6% dans la cale citernière (359 000 tonnes en 2010).
C’est dire que la taille moyenne des unités fluviales belges a fortement augmenté. C’est un phénomène surtout sensible dans la navigation citernière. Dans le transport de cargaisons sèches, où la moyenne se situait l’an dernier à 1 707 tonnes (contre 1 412 t en 2010), les unités de plus de 2 500 tonnes représentent aujourd’hui 56% du tonnage global (contre 48% en 2010); dans la flotte citernière (moyenne 2019 de 2 506 t, contre 1 596 t en 2010), elles font 78% de la capacité (contre 53% en 2010). Les bateaux de moins de 1 000 tonnes ont quasiment disparu dans la navigation citernière (4% de la cale), ils constituent encore 10,5% de la cale sèche.
Cette flotte est d’une jeunesse variable: 44% du tonnage sec a été construit après 2000. Ce pourcentage grimpe à 85% pour la cale citernière. Le rajeunissement a été particulièrement prononcé dans le segment citernier. En 2010, les unités d’un âge maximal de vingt ans (donc construites après 1990) y représentaient 47% dans la flotte citernière, contre 38% dans la cale sèche.