Lors de la présentation des résultats 2018 du Grand port maritime de Dunkerque (GPMD) le 10 janvier 2019, Stéphane Raison, président du directoire, a d’abord mis en avant « l’engagement, l’énergie, la volonté, le travail des équipes » tout au long du projet stratégique 2014-2018. Alors que son mandat prend fin, tout comme celui de François Soulet de Brugière, président du conseil de surveillance, il a souligné que le travail conduit par les équipes du port a permis à Dunkerque de retrouver « une place spécifique dans le Nord de l’Europe ». Cela se lit concrètement dans les résultats du port : sur la période des 5 ans du projet stratégique, le trafic de Dunkerque a progressé de +18,4%.
En 2018, le trafic a atteint 51,6Mt, en croissance de +3% par rapport à 2017. Les vracs solides, filière la plus importante à Dunkerque représentant 50% du trafic, sont en hausse de 5% à 25,91Mt. Le trafic de minerai affiche un nouveau record et franchit pour la première fois le cap des 15 Mt, porté par l’activité de l’usine dunkerquoise d’ArcelorMittal mais aussi par la très bonne tenue des flux de transbordement au quai à pondéreux ouest pour les autres usines sidérurgiques de ce groupe. Le trafic de charbon s’inscrit lui aussi en augmentation (+7% à 6,4 Mt). Les autres vracs solides se portent bien (3,05Mt, +11%). Les céréales se redressent en 2018 par rapport à 2017 (1,44Mt, +11%) mais restent loin de leur record de 3,2Mt.
Les marchandises diverses, deuxième filière importante à Dunkerque avec 32% du trafic, présentent un résultat en demi-teinte à 20,17Mt (-2%). Le trafic Transmanche (15,58 Mt) s’affiche en léger repli : le nombre de camions et remorques est en baisse de 4 % à 596 000 unités de fret tandis que celui des voitures de tourisme s’établit à 687 000 véhicules (- 2%). Stéphane Raison a souligné « le contexte du Brexit » auquel Dunkerque, comme Calais, se prépare afin de faire en sorte que le lien reste « fluide » après le 30 mars 2019.
Les vracs liquides (7% du trafic total du GPMD) apparaissent en essor de 8% avec 5,48Mt portés par la montée en puissance du terminal méthanier. Le trafic GNL atteint 1,22Mt (+56%). Avec les trafics de gaz industriels, la hausse est de +37% pour un total de 1,71Mt. Les autres vracs liquides progressent de 19% à 0,43Mt. Les produits pétroliers sont à la peine (3,34Mt, -3%). La situation des vracs liquides montre surtout que Dunkerque a réussi à devenir un « port post-pétrole » et a dépassé le cap de la fermeture successive de deux raffineries, a souligné Stéphane Raison.
Avec 422000EVP, en expansion de +13%, les conteneurs enregistrent un nouveau record à Dunkerque en 2018 par rapport 2017. Il en est de même pour les conteneurs pleins (+14%). Le Terminal des Flandres a profité à la fois de l’activité soutenue des lignes régulières existantes et de l’essor du trafic de transbordement depuis et vers la Péninsule ibérique et le Nord de l’Angleterre. Sur la période des 5 ans du projet stratégique, le trafic conteneur a augmenté de 45% à Dunkerque. La part modale a gagné 8 points, passant de 48% (9062EVP) en 2013 à 56% (29700 EVP) en 2018.
La fin des travaux d’extension du Terminal des Flandres
Pour 2019, l’optimisme est de mise à Dunkerque, compte tenu des projets et implantations prévues au cours de l’année sur les zones « Dunkerque Logistique Internationale » et « Grandes industries ». 2018 a déjà été marquée par plusieurs implantations industrielles dont la plus emblématique est celle de SNF Floerger, deuxième chimiste français, dont les marchandises partiront à l’export en conteneurs. L’ensemble des implantations logistiques ou industrielles à venir à Dunkerque devrait également participer à l’essor des trafics du port.
Le premier trimestre 2019 verra l’achèvement des travaux d’extension du Terminal des Flandres, entamée en 2018. D’un montant total de plus de 60 M€, cette opération constitue une étape supplémentaire et importante pour la poursuite du développement de la filière conteneurs à Dunkerque, permettant d’y accueillir les plus grands navires de la flotte mondiale dans des conditions optimales.
Avec le projet « Cold Ironing », au deuxième trimestre 2019, Dunkerque sera le premier port français à proposer le branchement électrique à quai pour les porte-conteneurs, Marseille le proposant déjà mais aux navires de croisière. Le projet d’une station d’avitaillement GNL par camion avance également et devrait devenir opérationnel à partir du deuxième trimestre.
Le début 2019 a vu le lancement du nouveau service de transport combiné ferroviaire par Dunkerque Port et Greenmodal (voir notre article). Un port center devrait voir le jour dans le courant de cette année à Dunkerque.
Concernant la création d’un conseil de coordination interportuaire associant les ports maritimes et intérieurs des Hauts de France ainsi qu’Eurotunnel, annoncée par le Premier ministre lors du Cimer organisé à Dunkerque le 15 novembre 2018, Stéphane Raison a indiqué que le projet de décret a été présenté au conseil de la marine marchande en décembre.
