Une activité « coupée en plein vol »

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Cyrille Zeller, l’un des deux fondateurs et gérants des Péniches de Paris, explique la situation pour son activité de croisières privatives et événementielles. «Nous organisons surtout des événements avec croisière sur la Seine à Paris, ce sont des réceptions privées pour les particuliers et les entreprises, parfois cela se passe à quai dans un établissement flottant », explique Cyrille Zeller, l’un des deux fondateur et gérant des Péniches de Paris.  Trois bateaux sont disponibles, la Sans Souci (100 personnes), l’Albatros (50), le Carnot (120 à 130), en propriété tandis que deux autres peuvent être affrétés ponctuellement auprès d’autres armateurs pour les besoins des clients (jusqu’à 300 passagers). Les Péniches de Paris emploient trois salariés et travaillent avec de nombreux sous-traitants pour l’animation, la décoration, la restauration… L’activité a lieu tout au long de l’année avec des périodes « creuses » de janvier à mars et est fermée en août. Elle se répartit de manière équilibrée entre les deux types de clientèle, à 100 % francilienne. 

« 2020 se présentait bien après une année 2019 correcte malgré les manifestations des gilets jaunes à Paris. Les années précédentes n’ont pas été faciles. En 2015, les attentats ont entraîné une perte de clients professionnels. En 2016, il y a eu une crue en juin, qui est le mois le plus important pour nous. 2017 a marqué un retour à la normale. Une longue crue s’est produite à l’hiver 2018 », rappelle le dirigeant. 

L’activité des Péniches de Paris a été « coupée en plein vol » de mi-mars à fin juin 2020, avec des contraintes sanitaires qui ont conduit à une reprise plus tardive pour les activités évènementielles. Les trois salariés ont été mis en chômage partiel, deux à 100 % car dépendant de l’accueil client, un autre à 40 % pour assurer la sécurité et l’entretien des bateaux. 

« De fin juin à fin septembre, on a bricolé en effectuant quelques prestations reportées des mois précédents ainsi que quelques demandes de dernière minute. Sur ces trois mois, le chiffre d’affaires représente entre 30 et 40 % de celui d’une année normale », continue Cyrille Zeller. Les activités évènementielles ne se prévoient pas en dernière minute ni pour les particuliers ni pour les entreprises. Les budgets dédiés sont conséquents pour la totalité de la prestation, il y a une inertie des décisions, il faut du temps pour tout organiser. Depuis fin septembre 2020, les Péniches de Paris sont de nouveau complètement à l’arrêt.

La compagnie a obtenu un PGE « pour parer au plus urgent, le besoin de trésorerie ». Pour le fond de solidarité, « l’aide a été modérée au premier semestre car nous sommes un peu au-dessus des seuils. Nous allons en bénéficié à plein en octobre et novembre, même si ces aides sont très loin de compenser nos pertes abyssales. Pour décembre et 2021, la question se pose ». 

Il y a eu aussi les mesures sur les loyers d’occupation du domaine public d’Haropa-­Ports de Paris et VNF. A ce propos : « Les échéances de nos crédits bancaires liés à nos investissements passés (achat de matériel, de bateaux etc.) ont été suspendues pour 12 mois. A court terme, cela soulage la trésorerie mais allonge les durées de remboursement. Les durées des crédits bancaires qui nous sont octroyés sont généralement calées sur la durée de nos COT. Il nous apparait donc indispensable que celles-ci soient prolongées d’une durée au moins égale au décalage de remboursement de nos échéances de crédits bancaires, au risque de mettre à plat le modèle économique et de ne plus pouvoir investir dans le futur. L’annonce récente d'Haropa de « prolongation automatique de la durée des titres d’occupation de 24 mois pour faciliter le refinancement des entreprises » est une mesure logique qui était attendue et qui nous donne satisfaction ».

Le remboursement du PGE, une inquiétude

Les deux dirigeants ont fortement réduit leur rémunération et obtenu « un tout petit effort » côté compagnie d’assurance. 

Cyrille Zeller envisage une reprise en mai et juin avec les particuliers. « J’ai des doutes sur un retour de la clientèle entreprises qui sont fragilisées et les budgets pour les événements ne sont pas prioritaires ». Le dirigeant déclare avoir « très peur de l’arrivée du moment où il faudra rembourser le PGE ». 

L’une des priorités est de sauver l’outil de travail et les actifs. « Ce serait une erreur de réduire le nombre de bateau. Nous faisons le maximum pour garder les salariés même si nous avons dû procéder à un licenciement économique. Les vacataires se posent la question de changer de métier, de secteur d’activité, pour un chef d’entreprise, c’est un risque de manquer de main d’œuvre qualifiée et compétente lors de la reprise. Nous sommes convaincu que notre activité est porteuse, nous restons passionnés par ce que nous avons créé ». 

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