Avec un score global de 322,32 Mt à la fin septembre 2020, Rotterdam a toujours 8,8 % à rattraper par rapport à l’exercice précédent. L’amélioration par rapport à la fin juin (-9,1 %) reste très limitée, mais cela s’explique, en partie, par le fait que le grand port néerlandais reste – plus que son concurrent anversois – très dépendant de trafics durement affectés par les conséquences économiques de la crise sanitaire, comme le pétrole et les vracs secs.
Le pétrole brut fait légèrement mieux que la moyenne (-8 % à 71,10 Mt), mais les produits pétroliers restent au creux de la vague (-18,9 % à 42,67 Mt). Le GNL, encore en hausse sur les six premiers mois, a lui aussi sombré (-7,9 % à 5,05 Mt). Le total pour les vracs liquides (-10,4 % à 142,96 Mt) s’en ressent.
Les vracs secs (-18,6 % à 45,48 Mt) se portent nettement plus mal, tirés vers le bas par la chute toujours très lourde des minerais de fer et ferrailles (-28,6 % à 16,09 Mt) et des charbons (-30,3 % à 11,71 Mt). La progression des vracs agricoles (+11,2 % à 7,98 Mt) et des autres vracs (+3,4 % à 9,70 Mt) n’a fait qu’atténuer les pertes.
Les trafics vers l’Asie portent les conteneurs
Un redressement se dessine lentement du côté du trafic roulier (-7,4 % à 17,08 Mt), aidé par une demande accrue en provenance du Royaume-Uni dans la perspective d’un Brexit qui risque de perturber les échanges avec le continent. A l’inverse, les diverses conventionnelles reculent un peu plus (-10,1 % à 4,42 Mt).
L’embellie la plus nette se manifeste chez les conteneurs, qui se rapprochent encore un peu plus de leur niveau de l’an dernier en volume (-2,1 % à 112,38 Mt). La même tendance se manifeste en nombre d’EVP (-4,7 % à 10,67 millions d’EVP). « Vu le nombre d’escales annulées et l’ampleur de la crise sanitaire, la baisse du transbordement de conteneurs reste finalement très limitée », commente le port. Les trafics à la sortie, en particulier vers l’Asie, ont été le moteur de ce mouvement.
Douze chantiers pour aider à la reprise
Même s’il juge qu’il est trop tôt pour affirmer que l’économie repart résolument de l’avant, Allard Castelein, le pdg de l’entreprise portuaire de Rotterdam, se veut optimiste. Il s’appuie pour cela sur le retour à des volumes comparables à ceux d’avant le Covid-19 dans différents flux, dont les minerais et le roulier, vers la fin du troisième trimestre et sur la nette hausse du trafic conteneurisé au troisième trimestre comparé au deuxième.
Rotterdam plaide pour l’accélération d’une douzaine de projets d’investissements pour aider à la reprise et poursuivre le verdissement du port. Réunis sous le dénominateur de Startmotor, ces projets portent notamment sur le développement d’un pôle hydrogène et le captage de CO2. Ils se traduiraient – selon une estimation commandée par le port – par 9 000 à 15 000 nouveaux emplois, une contribution au PIB néerlandais d’au moins 7 milliards d’euros et une réduction minimale de 10 millions de tonnes des émissions de CO2, ce qui correspond à près d’un quart de l’objectif que les Pays-Bas se sont fixé à l’horizon 2030. Mais l’Etat néerlandais doit pour cela vouloir délier les cordons de sa bourse.