Un trafic fluvial stimulé par les ports maritimes

Article réservé aux abonnés

Le transbordement par la navigation intérieure sur le réseau fluvial belge et dans les grands ports maritimes du pays s’est maintenu en 2019 à un niveau historiquement élevé. Les ports maritimes et la chimie ont été les moteurs de la croissance des volumes depuis 2008.

L’Institut pour le transport par batellerie (ITB) publie chaque année des statistiques sur le trafic fluvial qui présentent la double particularité de se concentrer sur les chargements et déchargements (et donc d’exclure le simple transit) et d’inclure les données relatives au transbordement par la navigation intérieure dans les grands ports maritimes du pays que sont Anvers, Gand et Zeebruge. Ces données – désormais accessibles via le site www.itb-observatorium.be – offrent ainsi un angle d’approche qui complète celui offert par les différents gestionnaires de voies navigables et les ports intérieurs ou maritimes.

Des chiffres pour 2019, il ressort que le transbordement fluvial global s’est redressé après l’année de sécheresse 2018. Il est repassé de 194,52 à 196,74 millions de tonnes. S’il n’a pas égalé le record de 2017 (199,52 Mt), cette hausse de 1,1 % le maintient à un niveau historiquement très élevé, puisqu’il s’agit du deuxième meilleur résultat jamais enregistré.

Sur les deux décennies passées, le trafic fluvial s’est accru de plus d’un quart, en gagnant 26,6 % par rapport aux 155,36 Mt de l’an 2000. Mais la progression s’est fortement ralentie depuis 2008, puisqu’elle se limite sur les douze dernières années à 3,7 %. De 2000 à 2008 (189,80 Mt), la navigation intérieure avait vu gonfler ses volumes de façon continue. La hausse cumulée au terme de ces huit années avait atteint 22,2 %.

La croissance depuis 2008 est essentiellement à porter au crédit des ports maritimes d’Anvers (101,29 Mt de trafic fluvial en 2019) et Gand (21,30 Mt). Avec le petit apport de Zeebrugge (1,09 Mt), leur part s’élève en 2019 à 123,68 Mt, soit 62,9 % du total (contre 108,39 Mt et 57,1 % en 2008). C’est un nouveau record. Le transbordement sur les quelque 1 500 kilomètres de voies navigables belges (hors ports maritimes) s’est tassé dans le même temps (depuis 2008) de 81,42 à 73,06 Mt et sa part de 42,9 % à 37,1 %. Il faut noter qu’il n’a toujours pas retrouvé le volume d’avant la crise, ce qui s’explique notamment par l’impact de la restructuration d’industries comme la sidérurgie en Wallonie.

Progresssion des conteneurs

Dans le transbordement total, les déchargements (106,17 Mt) ont une bonne longueur d’avance sur les chargements (90,57 Mt). Ce rapport 55/45 est relativement stable d’année en année.

Quatre catégories de produits représentent près des quatre cinquièmes du volume global : les matériaux de construction (44,00 Mt en 2019, soit 22,4 % du total), les produits pétroliers (39,66 Mt et 20,2 %), les produits chimiques (34,60 Mt et 17,6 %) et les autres marchandises (35,55 Mt et 18,1 %). Par rapport à 2008, ce sont les produits chimiques qui ont connu l’expansion la plus rapide, en doublant quasiment (+93,9 %). Les engrais ont eux aussi nettement amélioré leur score (+39,2 % à 8,32 Mt). La plus forte chute a été notée par les carburants solides (-59,6 % à 6,20 Mt) et les minerais (-43,5 % à 5,75 Mt).

Les chiffres de l’ITB ne mentionnent pas les conteneurs de façon séparée. Ce trafic poursuit sa progression, tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, avec de nouveaux records à la clé, indiquent les statistiques publiées par les instances compétentes.

La Flandre a enregistré un dixième record consécutif dans ce secteur, avec 887 580 EVP (+4 %) transbordés sur son réseau fluvial. La Wallonie affiche son septième record d’affilée à 117 815 EVP (+1 %). À Bruxelles, le trafic conteneurisé a bondi de 20 % à près de 45 000 EVP. Cela donne un total pour la manutention de conteneurs sur le réseau fluvial et dans les ports intérieurs belges de 1,05 million d’EVP.

Les ports intérieurs belges ont tiré leur épingle du jeu en 2019. Liège, troisième port intérieur européen, est parvenu à stabiliser son trafic par la voie d’eau à 15,9 millions de tonnes (sur un trafic global de 21,1 Mt). Les conteneurs sont là aussi au plus haut, à 96 220 EVP (+13 %). C’est plus que deux fois plus qu’en 2015 (40 665 EVP). Le Port autonome du Centre et de l’Ouest (PACO) se situe à quelque 7 Mt de transbordement. Bruxelles a égalé son record de 2018 en chargeant et déchargeant 5,22 Mt par la voie d’eau.

À la une

Dossier

Actualité

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15