« A l’image du ralentissement de la consommation mondiale et malgré les efforts réalisés par les acteurs des chaines logistiques pour assurer la continuité de l’activité, le trafic maritime de Haropa à la fin juin 2020 reste en baisse par rapport à la même date en 2019 avec 37,5 Mt (-19%) », indique un communiqué diffusé le 15 juillet 2020.
La situation apparaît contrastée selon les filières. Il y a un record historique pour les céréales (9,87 Mt exportés, +30 % (voir article). Les trafics de vracs liquides sont en recul 18,3 Mt, -24 %), « mais les produits raffinés sont reparties à la hausse en juin suite au dé-confinement et à la reprise de l’activité de raffinage ». Le trafic roulier est particulièrement affecté : baisse de 74 % (-42 123 véhicules) en avril-mai 2020 par rapport à ces deux mêmes mois de 2019. Toutefois, en juin 2020, ce trafic enregistre une chute plus modérée qu’en avril-mai (-44 % par rapport à juin 2019 et -11 108 véhicules). Pour cette filière, Haropa se veut optimiste : « Le redémarrage progressif de la filière depuis mai, la reprise des usines, la réouverture des points de ventes et les aides de l’Etat permettront de soutenir le trafic roulier sur le second semestre, avec toutefois un niveau plus bas que 2019 en raison de la perte de pouvoir d’achat ».
Redémarrage des chantiers
Avec 1,1 million d’EVP (1 Mt), le trafic conteneurs est sévèrement à la peine (-27 %) fin juin 2020 par rapport à la même date de 2019. Toutefois, pour Haropa, « la reprise est amorcée. Le déstockage a débuté dans les entrepôts logistiques et les terminaux conteneurs de l’axe Seine, en particuliers à Gennevilliers où le taux d’occupation qui était monté jusqu’à 95 % au plus fort de la crise, est redescendu à 78 % à fin juin ».
Pour la filière BTP, le redémarrage des chantiers, après deux mois d’arrêt, entraîne une reprise du transport fluvial de matériaux de construction et de déblais pour les projets du Grand Paris (prolongement du RER E, construction de la station de la ligne 15 Sud à Vitry-sur-Seine et de la gare de Pont de Sèvres) ou des travaux en vue de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Le trafic maritime d’agrégats repart à la hausse en juin (325 000 t en juin 2020 contre 55 000 t en juin 2019), porté notamment par la montée en puissance du projet SPS-GPS (voir encadré) et par le démarrage de la construction de l’usine d’éoliennes Siemens au Havre.
Le trafic fluvial sur l’axe Seine connait une baisse de 22 %. Cette tendance s’explique par le recul de l’activité des filières conteneurs, BTP et produits valorisables, affectés par la fermeture des chantiers pendant le confinement. Là aussi, il y a les céréales pour positiver avec une progression du volume manutentionnée au port de Rouen de près de 35 % à fin avril 2020.
Haropa met en avant « le retour à la normale du service fluvial sur la liaison Le Havre-Rouen en juin et une forte progression sur la liaison Le Havre-Gennevilliers (53 % début juin ; 82 % à compter de la deuxième semaine de juin) ». Les services ferroviaires de marchandises conteneurisées sont assurés à plus de 90 % depuis mai. « Par ailleurs, sur les vracs et le conventionnel, on observe les mêmes tendances que dans le maritime et le fluvial : le service qui a su répondre aux besoins de la filière céréales enregistre un niveau d’activité record, tandis que la filière BTP repart progressivement après un recul de l’activité ».
Les carriers indépendants Stref et Gayam, réunis au sein du groupement GPS (Granulats Pignet Stref), ont démarré en janvier 2020 une unité de traitement de granulats marins adossée au site d’accostage et d’expédition de la société SPS à Saint-Jean-de-Folleville.
Filiale commune du cimentier Cemex et de GSM, la société SPS exploite sur le terminal de Radicatel un site d’accostage pour dragues et d’expédition fluviale de granulats marins en provenance de gisements de baie de Seine et de la Manche. Des matériaux bruts expédiés par la voie fluviale vers les centrales à béton d’Ile-de-France dont la demande se porte de plus en plus sur des produits normalisés, ce qui explique le rapprochement entre les carriers Stref et Gayam pour créer une unité de traitement exploitée par leur société commune GPS qui va laver et cribler les granulats avant expédition.
Le projet d’un coût total avoisinant les 20 M€ (13,6 M€ pour GPS et 6 M€ pour SPS) permet de traiter jusqu’à 300 t/h. Le stock calibré rebascule ensuite sur des barges à une cadence de 1 000 t/h. Certifiée en décembre 2019, l’unité fonctionne depuis le début 2020 avec un objectif de 400 000 t en 2020, sachant que le site est calibré pour 600 000 t.