Un terminal à conteneurs trimodal à la place du charbon à Duisbourg

Duisbourg a confirmé le lancement de la réalisation d’un terminal à conteneurs trimodal sur un site auparavant dédié aux activités liées au charbon. Le nouveau terminal « Duisburg Gateway Terminal » accueillera notamment les trains en provenance de Chine dans le cadre de la « nouvelle route de la Soie ». Les autorités du port de Duisbourg (Duisburger Hafen AG, Duisport) ont confirmé, fin octobre 2019, le lancement de la réalisation d’un terminal à conteneurs trimodal à partir de 2020 sur un site auparavant dédié aux activités liées au charbon. Pour ce projet de nouveau terminal, baptisé « Duisburg Gateway Terminal », les autorités portuaires de Duisbourg ont convaincu des partenaires internationaux d’investir dans la société d’exploitation. Il s’agit de Cosco Shipping Logistics, division commerciale de la compagnie Cosco Shipping basée à Shanghai, qui va détenir 30 % de participation, soit le même niveau que Duisport. Les 40 % restants sont répartis à part égale entre le groupe suisse Hupac SA, opérateur ferroviaire réalisant 130 liaisons quotidiennes entre des zones économiques en Europe, en Russie et en Asie, et HTS Group, société néerlandaise de transport par voie navigable qui exploite aussi des terminaux aux Pays-Bas, en Belgique et en Roumanie.

Mise en service en 2022

Le nouveau terminal est trimodal mais les autorités portuaires de Duisbourg mettent surtout en avant les perspectives ferroviaires de développement en lien avec le trafic déjà important des trains chinois dans le cadre de la « nouvelle route de la Soie » et des différents corridors qui la compose. « Actuellement, entre 35 et 40 trains par semaine circulent entre Duisport et une douzaine de destinations différentes en Chine. Environ 30 % des échanges ferroviaires entre la Chine et l'Europe se font par le port de Duisburg, assurent les autorités de celui-ci. Le terminal augmentera considérablement les capacités du port pour le commerce avec la Chine ».

Les autorités de Duisport ajoutent : « A l’avenir, jusqu’à 100 trains à destination de la Chine par semaine, le trafic sur les corridors ferroviaires européens, en particulier vers l’Europe de l’Est et du Sud-Est, et les services de navigation intérieure pour les ports maritimes pourront opérer à partir du nouveau terminal. Celui-ci pourra accueillir un trafic annuel d’environ 850 000 EVP à l’achèvement du terminal », dont la mise en service est programmée pour 2022.

De son côté, le réseau du groupe Hupac est déjà très présent à Duisbourg et sa région Rhénanie-du-Nord–Westphalie avec 60 trains par semaine desservant divers terminaux. Le nouveau terminal va « permettre de regrouper le trafic de transit chinois, et d’améliorer la logistique d’approvisionnement du réseau Hupac, Duisburg constituant l’une de ses portes d’entrée au cœur de l’Europe ».

3 postes d’amarrage pour les bateaux

D’une surface totale de 240 000 mètres carrés, le nouveau terminal va s’étendre sur 220 000 mètres carrés tandis que 20 000 mètres carrés sont prévus pour des entrepôts. Les équipements prévus sont six systèmes de portiques, douze plates-formes de trains blocs d’une longueur de voie de 730 mètres chacune, cinq aires de chargement, trois postes d’amarrage pour les bateaux de navigation intérieure, ainsi qu’une zone de stockage de conteneurs de 60 000 mètres carrés. Le tout doit « permettre une manutention rapide des conteneurs ». L’investissement atteint un montant total de 100 millions d’euros.

Le nouveau terminal va aussi contribuer à améliorer le bilan environnemental de Duisbourg et de sa région Rhénanie-du-Nord–Westphalie avec un potentiel d'économies estimé à plus de 60 millions de tonnes de CO2 par an.

Enfin, la réalisation de ce nouveau terminal sur un site auparavant dédié aux activités liées au charbon constitue un signe majeur de la prise en compte de la mutation des marchés et des filières, selon les autorités de Duisport, et l’importance de plus en plus grande de la logistique conteneurisée.