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Le fluvial, acteur de la mobilité verte
Au-delà de la Lom, l’actualité pour le fluvial est aussi marquée par d’autres dossiers comme la prolongation de la concession du Rhône (voir notre article), le projet de fusion des ports de l’axe Seine, l’avancement des grands projets d’infrastructures dont le canal Seine-Nord Europe (voir notre article), la régénération et la modernisation du réseau. Sur ce dernier point, le CAF appelle à se mobiliser rapidement, et, plus particulièrement, l’Etat, VNF et les régions, pour ne pas rater l’opportunité que constitue le réemploi des crédits européens non consommés de Seine-Nord pour la réhabilitation du réseau dans les 3 ans à venir.Une priorité majeure pour le deuxième semestre 2019 est la définition et la mise en œuvre d’une stratégie offensive de « verdissement » intégrant tous les acteurs du fluvial en France. Un colloque le 28 mai 2019 a été l’occasion d’officialiser le lancement de la démarche ainsi que la volonté et les ambitions des acteurs (voir notre article).
Les acteurs du fluvial veulent être des acteurs de la mobilité verte. Mais la démarche ne pourra se concrétiser qu’en donnant à tous les acteurs du fluvial la possibilité de se mobiliser, en organisant un écosystème pour favoriser l’innovation « et avec un accompagnement fort de la puissance publique notamment sur les aspects réglementaires qui constituent encore un frein à la transition énergétique et écologique ». Pour le CAF, « le contenu du projet de loi de finances 2020 sera déterminant pour favoriser ou non les engagements de la profession vers des technologies plus vertes, leur rapidité et les marges financières possibles ». Il s’agit notamment de la taxation et de la fiscalité des carburants.
Une autre priorité majeure d’ici la fin de l’année est la représentation professionnelle de tous les transporteurs fluviaux dans le contexte de la disparition de la CNBA effective le 30 juin 2019 (voir notre article).
L’assemblée générale du CAF a été l’occasion d’annoncer « un nouveau départ » pour la représentation professionnelle avec le projet de création d’une « fédération prenant le relais des anciennes fédérations que sont le CAF pour les armateurs et la CNBA pour la batellerie artisanale ». La nouvelle fédération prendra la suite de la CNBA et du CAF. Elle s’inscrit dans le contexte de la création d’une interprofession fluviale sur les rails sous le pilotage du préfet François Philizot depuis juin 2018.
Nouvelle représentation professionnelle signifie aussi la mise en place de relations nouvelles voire d’alliances avec les autres filières. Il s’agit du maritime avec une convention de partenariat signée mi-juin avec le Gican (voir notre article). Les liens pourraient être aussi renforcés avec le ferroviaire. « L’avenir du fluvial ne peut se conjuguer dans un repli sur des modèles issus de marchés anciens qui s’appauvrissent mais passe par une intégration logistique et industrielle avec tous les partenaires possibles, en donnant la priorité à l’innovation et en jouant collectif ».
Lors de l’assemblée générale annuelle du Comité des armateurs fluviaux, la ministre chargée des Transports Elisabeth Borne a été représentée par Julien Dehornoy, directeur de cabinet. Il a détaillé « 5 réussites partagées » concernant le fluvial.
La première réussite concerne des trafics qui renouent avec la croissance aussi bien pour les filières traditionnelles du mode que pour le tourisme fluvial. Il s’agit de la loi d’orientation des mobilités avec des mesures comme l’inscription dans cette loi du contrat d’objectif et de performance de VNF et d’une vision pluriannuelle pour cet établissement, la régionalisation de la société du canal Seine-Nord Europe, des mesures pour favoriser les implantations logistiques, industrielles et touristiques au bord de la voie d’eau, l’intégration dans les plans de mobilité d’un schéma de desserte fluviale, une modernisation et une fluidification pour la délivrance des titres de navigation. Il s’agit aussi des investissements avec une croissance de la dotation de l’Etat à VNF par l’intermédiaire de l’AFITF (voir notre article). « Et l’objectif est de poursuivre sur cette tendance à la hausse au cours des prochaines années ». Il y a encore les engagements sur les projets comme Mageo et Bray-Nogent annoncés pour 2020. Concernant le projet Seine-Nord Europe, « une mission sur l’identification des ressources à affecter au financement de la part de l’Etat est en cours, ses résultats sont attendus pour la fin juillet 2019 ». Pour Seine-Nord Europe, il y a aussi une avancée avec l’Union Européenne à travers la mise en œuvre « d’un acte d’exécution qui confirme son engagement de long terme du projet ». Avec cet acte d’exécution, l’Union européenne souhaite conforter sur la durée le financement de Seine-Escaut. Avec cet acte, il s’agit de financer les travaux de la liaison fluviale européenne Seine-Escaut, et de son maillon français le canal Seine-Nord Europe, sur plusieurs tranches du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), ou Connecting Europe Facility (CEF) en anglais, et à hauteur de 50 % du coût du projet.
La deuxième réussite concerne l’engagement des acteurs du fluvial dans la transition énergétique et écologique, annoncé lors du colloque du 28 mai 2019. « Le gouvernement souhaite que des engagements pour la croissance verte du fluvial soient finalisés rapidement afin de formaliser l’ensemble des actions mises en œuvre par les secteurs publics et privés et se donner des objectifs collectifs en matière de transition écologique ».
La troisième réussite concerne les enjeux du développement des Services d’information fluviale, l’importance de prendre le virage du numérique pour une meilleure intégration du fluvial dans les chaines logistiques.
La quatrième réussite concerne la dimension sociale avec la fusion des 3 conventions collectives, le travail au niveau européen sur les qualifications professionnelles en navigation intérieure, des mesures pour faire disparaître l’amiante des bateaux.
Enfin, la dernière réussite est « le nécessaire rassemblement de la profession fluviale, vitale pour le secteur, pour sa réussite collective. Le rassemblement doit être le plus large possible, fédérer tous les professionnels concernés. Le gouvernement sera présent à vos côtés pour accompagner la mise en place d’une nouvelle structure, ouverte à tous les transporteurs fluviaux ».