Un plan d’actions d’Haropa-Ports de Paris autour des centrales à béton

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Haropa-Ports de Paris, avec les représentant de la filière béton en Ile-de-France, a présenté le 11 septembre 2020 un plan d’actions « pour renforcer la surveillance des centrales à béton situées en bord de voie d’eau, la qualité de leur exploitation et la transparence en cas d’incidents ». Une démarche qui fait suite à ce qui s’est passé dans l’installation de Lafarge-Holcim au port parisien de Bercy fin août. Haropa-Ports de Paris, avec les représentant de la filière béton en Ile-de-France (Unicem, union nationale des industries de carrières et des matériaux de construction et SNBPE, syndicat national du béton prêt à l'emploi), a présenté le 11 septembre 2020 un plan d’actions « pour renforcer la surveillance des centrales à béton situées en bord de voie d’eau, la qualité de leur exploitation et la transparence en cas d’incidents ». Cette démarche s’inscrit dans la suite de ce qui s’est passé dans l’installation du groupe Lafarge-Holcim au port parisien de Bercy et dévoilé par Europe 1 le 1er septembre 2020. Une vidéo montre un écoulement d’eau avec des particules de ciment et des tiges de fibre plastique qui sont rejetés dans le fleuve. Suite à cette vidéo, les déclarations et prises de position ont été rapides et nombreuses et, globalement, deux versions s’opposent : une pollution environnementale volontaire de la part du groupe tandis que celui-ci fait part qu’il s’agit « d’un incident tout à fait exceptionnel et indépendant de sa volonté » et se dit « victime d’une détérioration manifestement délibérée d’une plaque d’étanchéité qui a entraîné un écoulement temporaire d’eau recyclée dans la Seine ». L’affaire est dans les mains des enquêteurs suite à plusieurs dépôts de plainte.

Une activité essentielle pour le fluvial mais qui doit être exemplaire

Antoine Berbain, directeur général d’Haropa-Ports de Paris, a indiqué : « Nous prenons très au sérieux les incidents qui se sont déroulés sur les centrales à béton de Lafarge. Si l'enquête préliminaire conclut à un acte délibéré, c'est l'existence même de l'installation qui est remise en cause. Dans ce cas, l'établissement public se portera partie civile ».

On n’en est pas encore là. Toutefois, dès à présent, le plan d’actions « permet de renforcer les exigences et les dispositifs de contrôle de l’exploitation quotidienne, de façon à ce que cette situation ne se reproduise plus », selon Haropa-Ports de Paris. Les mesures du plan d’actions doivent permettre de « mieux intégrer l’activité des unités de production de béton dans leur environnement ».

L’établissement rappelle que les installations concernées sont déjà très régulièrement auditées. Il ajoute que ces installations sur les différents ports parisiens « sont essentielles pour le développement du transport fluvial et contribuent donc à limiter les émissions polluantes. Elles doivent cependant être exemplaires en matière d’exploitation. C’est une condition de leur légitimité ». Grâce au transport fluvial et à l’emplacement des centrales à béton en bord de voie d’eau, la circulation d’environ 150 000 camions dans Paris et 750 000 pour l’ensemble de l’Ile-de-France est évitée chaque année. En 2019, 15 millions de tonnes de matériaux ont été transportés par voie fluviale. Les centrales à béton installées le long de la Seine dans Paris sont également essentielles pour l’économie et le développement du territoire en répondant aux besoins du BTP dans la capitale et au-delà.

Inter : Quatre mesures

Le plan d’actions comprend quatre mesures :

- Renforcement des exigences contractuelles du port via les conventions d’occupation temporaire délivrées aux exploitants d’unités de production de béton : en imposant aux exploitants un autocontrôle avec obligation d’information du port, de la préfecture et de la mairie de tout incident ayant un impact potentiel sur l’environnement dans un délai maximum de 12 h. Si nécessaire, l’exploitant présente et met en place les actions correctives requises. En cas de non-respect de ce délai ou d’impact avéré sur l’environnement, le port pourra appliquer des sanctions financières, voire résilier la convention avec l’exploitant.

- Renforcement de la démarche d’amélioration continue des ports et des installations qui, au-delà des audits annuels déjà en place dont les exigences seront renforcées, sera enrichie des résultats de l’autocontrôle réalisé par les exploitants et de contrôles inopinés initiés par le port, portant sur la qualité de l’exploitation au quotidien.

- Renforcement de la transparence sur la qualité des installations : en instaurant des nouveaux comités locaux organisés au moins une fois par an pour chaque site avec les parties-prenantes (élus, riverains, associations, etc.) pour faire un point de situation annuelle de l’exploitation de chacune des centrales et partager les résultats des audits et contrôles.

- Mise en place d’un dispositif de centralisation des signalements d’incidents provenant de l’extérieur, avec un engagement de réponse aux contributeurs dans les 48 h. Une adresse est créée à cet effet : drse@paris-ports.fr.

Pour l’Unicem Ile-de-France : « Nous nous engageons aux côtés de Ports de Paris pour renforcer l’échange d’informations sur les exigences environnementales des installations portuaires. Bien qu’il s’agisse d’actes isolés, les incidents survenus récemment sont regrettables et ne doivent plus se reproduire à l’avenir. Nous mobilisons nos entreprises adhérentes pour la mise en place du plan d’action proposé par Ports de Paris et sur la sensibilisation des salariés ».

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