Décidés à mettre fin à la baisse des flux de conteneurs sur le Rhône, les opérateurs fluviaux mettent en place des rotations quotidiennes entre Lyon et Fos-sur-Mer. Pour se préparer à l’augmentation attendue du trafic fluvial de conteneurs, le port de Lyon a décidé de remplacer le portique à conteneurs actuel, en place depuis 2007, pour que Lyon Terminal puisse traiter dans de bonnes conditions cinq départs et cinq arrivées par semaine de bateaux porte-conteneurs. La CNR a donc investi 5 M€ dans un nouveau portique pour le compte de sa filiale Lyon Terminal. Les travaux ont commencé et le nouvel équipement, un portique mono-poutre fabriqué par le spécialiste autrichien Kuenz, devrait être livré en avril 2019 et permettra d’augmenter significativement les cadences de manutention.
« Sur la vallée du Rhône, le trafic fluvial peut être multiplié par quatre sans nécessiter de gros investissements sur les infrastructures de navigation ; mais nous devons accompagner la progression des trafics en mettant en place des outils adaptés », souligne Samira Bacha-Himeur, directrice générale adjointe de Lyon Terminal.
Confiance pour 2019
L’acquisition d’un nouveau portique avait été envisagée par Lyon Terminal dès 2015 : le port de Lyon avait traité, cette année-là, 91 000 EVP, et s’attendait à une poursuite de la croissance du flux de conteneurs. En 2015, le transport de conteneurs sur le Rhône était en effet en développement, et avait dépassé les 103 000 EVP. Confronté à des problèmes de traitement des bateaux fluviaux à Fos, il a bien diminué les années suivantes et semble se stabiliser en 2018 : les dernières estimations font état d’un trafic fluvial de 85 000 EVP sur le Rhône, et de 78 000 EVP manutentionnés par Lyon Terminal.
« Il n’y a pas de problème économique sur le bassin, mais seulement quelques soucis de gestion des barges à Fos, qui devraient être réglés avec la mise en place de la zone d’échange, affirme Samira Bacha-Himeur. C’est pourquoi nous avons bon espoir de retrouver la croissance des trafics de conteneurs sur le Rhône. S’il y avait une faiblesse des trafics maritimes à Fos, nous aurions été plus prudents, mais Fos se porte bien et la croissance des trafics maritimes de conteneurs devrait profiter au fluvial. Fos est simplement victime de son succès et a dû, logiquement, donner la priorité aux navires de mer. Mais une solution a été trouvée avec tous les acteurs du maritime et du fluvial, et nous sommes confiants pour 2019 ».
Le renforcement des capacités du terminal lyonnais devrait permettre de transporter depuis Fos davantage de boîtes en fluvial.
Fos 2XL, où sont traités les conteneurs maritimes du port de Marseille-Fos, comprend deux terminaux : Eurofos, qui dispose de 1 500 m de quai, et Seayard, dont le quai fait 850 m. Entre les deux, aucune continuité : un trou dans le quai, une « rotule » qui doit faire l’objet de travaux pour être comblée, ce qui permettra de créer 300 m de quai supplémentaire pour atteindre en 2020 un linéaire total de 2 600 m. Avec de nouveaux portiques, cela augmentera de 20 % environ la capacité de manutention totale de Fos 2XL. L’augmentation du nombre de postes à quai permettra aussi de faire davantage de place sur les terminaux maritimes aux bateaux fluviaux, qui doivent toujours céder la priorité aux navires de mer. L’accueil des bateaux fluviaux devrait donc être améliorée à Fos, d’autant qu’une zone d’échange sera créée entre les deux terminaux maritimes. Et le trafic de conteneurs sur le Rhône s’en trouvera renforcé, d’autant que les deux opérateurs fluviaux de conteneurs, Greenmodal et Logi Ports Shuttle (ex-Logirhône) se sont engagés depuis le 1er octobre 2018 à collaborer pour assurer un départ quotidien dans chaque sens entre Fos et Lyon, cinq jours par semaine.