NPI : Comment se poursuit l’activité ?
Alain O’Jeanson : L’activité des terminaux à conteneurs continue, jusqu’à présent, à un rythme habituel pour la saison. Seuls les employés administratifs sont en télétravail, car il n’y a pas de robot pour conduire les machines.
Nous avons la chance d’avoir des salariés motivés et volontaires, ce qui évite toute répercussion sur nos opérations : les logisticiens continuent à pouvoir récupérer leurs marchandises. L’activité commence à peine à ralentir. Nous prévoyons cependant une baisse rapide de notre activité, notamment du fait des blank sailings programmés par les compagnies maritimes dans nos ports maritimes.
NPI : Le terminal de Gennevilliers est-il saturé ?
Alain O’Jeanson : Le terminal n’est pas saturé, mais il y a un niveau important de stock de conteneurs sur le site. Beaucoup de boîtes n’ont pas pu retourner vers l’Asie ces dernières semaines, du fait d’une activité quasi à l’arrêt en Chine, où ces conteneurs vides sont aujourd’hui attendus.
Avant ces arrêts d’escales des navires vers la Chine, l’activité des ports français avait aussi été perturbée cet hiver par des grèves et une série de tempêtes, ce qui n’a pas favorisé le retour des boîtes vides vers l’Asie, qui se fait habituellement avant la reprise d’activité qui suit le Nouvel An chinois. Les crues de l’hiver ont aussi reporté sur Gennevilliers les trafics utilisant habituellement les terminaux de Longueil-Sainte-Marie, Bonneuil-sur-Marne ou même Nogent-sur-Seine.
Dernier élément, propre à Gennevilliers : dans le cadre des projets du Grand Paris Express nous avons également des surfaces dédiées au stockage des voussoirs destinés aux tunnels des chantiers ferroviaires Éole et RATP (extension du RER E, ligne16).
NPI : Quelles prévisions d’activité pouvez-vous établir ?
Alain O’Jeanson : Nous avons, jusqu’à présent, surtout été touché par la crise sanitaire en Chine, mais nous commençons à l’être par la situation en France. Des camions devant livrer des conteneurs depuis Gennevilliers ont, par exemple, été refoulés d’entrepôts dont le personnel était absent. Nous constatons la reprise d’un petit mouvement de conteneurs vides vers Le Havre et Rouen. L’activité redémarrant en Chine, nous avons trois à quatre semaines de délai avant que les navires arrivent dans nos ports.
Sur la Seine, la réduction d’amplitude des horaires d’ouverture des écluses décidée par Voies navigables de France contribue aussi à perturber nos activités, les transporteurs fluviaux étant gênés pour tenir les horaires et les rotations de leurs lignes régulières avec les ports maritimes de l’axe Seine.