L’objectif de « Trailer on Barge » est de développer un concept RoRo « simple et facilement accessible » pour le transport par la voie d’eau de semi-remorques vides ou chargées sur des distances relativement courtes et sur des axes qui souffrent d’une congestion chronique. Les liaisons entre les villes et ports d’Anvers, de Gand, de Bruxelles, de Genk et d’Hasselt présenteraient « un grand potentiel », du fait des files sur les autoroutes qui les relient, et de la présence de voies navigables de classe V et VI (canal Albert, canal maritime vers Bruxelles ou vers Gand). Des services de navettes intraportuaires seraient également envisageables.
La plate-forme flamande pour l’innovation logistique VIL a réuni douze partenaires pour étudier la question. Il s’agit notamment du gestionnaire flamand des voies navigables De Vlaamse Waterweg, d’un exploitant de terminaux comme BCTN, d’un port intérieur comme Genk, un chargeur, de transporteurs ou logisticiens. Le grand armement shortsea et roulier danois DFDS est lui aussi de la partie via sa filiale belge, qui dispose à Gand d’un terminal multimodal. Par contre, aucun opérateur fluvial ne figure sur la liste.
Ces participants doivent faire d’ici la fin 2020 l’inventaire des possibilités du concept roulier pour le type de trafic envisagé.
Un concept peu utiliséDans la navigation intérieure, le concept roulier est sans doute celui qui a connu le développement le moins prononcé. S’ils existent bien, les bateaux opérant en mode RoRo sont rares et servent le plus souvent au transport de véhicules neufs entre les ports maritimes et l’hinterland à l’import ou entre les usines d’assemblage et les ports à l’export.
La plate-forme flamande pour l’innovation logistique VIL est la première à reconnaître que pour le transport de semi-remorques « peu ou pas de solutions fluviales efficaces sont disponibles aujourd’hui ». Le transfert modal avec les coûts et risques qu’il entraîne, la nécessité de disposer d’une infrastructure et de matériel adaptés, le temps de rotation plus long des semi-remorques contribuent à rendre le modèle économique négatif, en dépit des vertus écologiques d’un tel transfert modal.
Mais VIL voit converger différents facteurs qui plaident en faveur d’une plus grande synergie entre la route et le fluvial : le manque de chauffeurs face à la demande accrue en transport, la congestion routière, aggravée par les très nombreux transports à vide, notamment pour le repositionnement des semi-remorques, face aux réserves de capacité sur les voies navigables. Sans oublier le défi de développement durable auquel n’échappent pas les secteurs de la logistique et des transports.