Tourisme fluvial - 2018, deuxième année de croissance consécutive en France

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En 2018, le tourisme fluvial en France renoue avec la croissance du nombre de passagers : cette hausse de fréquentation concerne particulièrement les croisières fluviales, mais aussi les bateaux-promenade et de location. Le tourisme fluvial connaît une très bonne tendance, avec, en 2018, une augmentation par rapport à 2017 de 2 % du nombre total de passagers ayant fait un séjour sur l’eau, soit 11,3 millions de passagers au total. L’accroissement de la fréquentation concerne surtout la croisière fluviale : les 2,4 millions de nuitées à bord de paquebots fluviaux ou de péniches-hôtel représentent une hausse de 8 %. Il s’agit de la deuxième année consécutive de croissance pour le tourisme fluvial en France, après les années difficiles qui ont suivi les attentats de 2015. Le secteur a bénéficié en 2017 d’un effet de rattrapage, au-delà duquel la tendance de fond à la progression se confirme en 2018. Cette tendance concerne toutes les filières, même si chacun des quatre segments du marché a sa dynamique propre.

La promenade fluviale, qui concentre le plus de trafic avec 10,6 millions de passagers en 2018 soit 71 % de l’activité totale de la filière de tourisme fluvial, a connu un essor de fréquentation de 1,6 % en 2018, avec une flotte de 367 bateaux. L’Île-de-France, région motrice sur cette activité avec les promenades sur la Seine, incontournables pour les touristes visitant Paris, a accueilli 2,7 % de passagers en plus qu’en 2017, année marquée par une évolution de plus de 20 %. En province, la proportion de touristes étrangers à bord des bateaux-promenade augmente de 31 %.

La croisière fluviale est aussi en forte expansion, avec en 2018 un nombre record de voyageurs, de bateaux et d’escales. Au total, 463 000 personnes ont embarqué à bord des paquebots fluviaux et des péniches-hôtel, soit 8 % de plus qu’en 2017. Cette tendance positive est portée par le Rhin qui a vu sa fréquentation augmenter de 48 % en 2018 et représente la moitié de la croisière fluviale française. Le nombre de bateaux ayant fait escale à Strasbourg a doublé en deux ans, atteignant 133 en 2018. Les cinq autres bassins (Seine, Rhône-Saône, Moselle, Nord et Garonne-Gironde) ont vu leur fréquentation moyenne gagner 5 % en 2018.

Travailler l’offre des bateaux

« La croisière fluviale et les péniches-hôtel ont déjà dépassé les 460 000 passagers en 2018, ce qui dépasse nos hypothèses puisque nous visions un objectif stratégique de 500 000 personnes et 175 bateaux en 2024, souligne le directeur général de VNF, Thierry Guimbaud. Il y a déjà 190 bateaux en 2018. Les perspectives établies étant déjà presque atteintes, c’est l’offre de bateaux, leurs possibilités de stationnement et l’aménagement de points d’accostages sur les berges qui sont dimensionnants et peuvent constituer des limites à un futur développement ».

La location des bateaux habitables qui, à la différence de la croisière, concerne surtout les canaux de petit gabarit et non les fleuves, a donné lieu à 26 000 contrats de location en 2018, contre 25 500 en 2017. Dans le même temps, la flotte de location a progressé de 0,7 %, atteignant 1 480 unités. Sur ce segment, la part de la clientèle française a considérablement augmenté entre 2017 et 2018, passant de 26 % à 34 %. La clientèle étrangère, traditionnellement très nombreuse en provenance du Nord de l’Europe (Pays-Bas, Allemagne, etc.) a reflué de 6 %.

Le canal du Midi reste le premier bassin pour la location de bateaux habitables, avec plus de 10 000 contrats vendus dans la seule région Occitanie. On peut noter que 2018 a été une bonne année sur le canal du Midi, même si la fin de saison a été très difficile, avec les inondations meurtrières de l’Aude le 15 octobre. « À Carcassonne et à Trèbes, 4 millions d’euros ont été investis en urgence pour refaire le canal et être prêt pour le début de la saison 2019 », rappelle Thierry Guimbaud.

La plaisance privée, catégorie regroupant les personnes propriétaires de leurs bateaux, a connu une légère chute de 1,2 % de son activité en 2018, « observée principalement aux mois de mai et juin, comme le traduit l’évolution des passages aux écluses et des ventes de vignettes », selon VNF. Il ne faut cependant pas interpréter la tendance de fond à la diminution d’activité de la plaisance privée, qui découle du vieillissement de la population concernée, comme une désaffection des touristes pour le fluvial, mais plutôt comme une nouvelle forme d’utilisation des bateaux, moins fondée sur la possession que sur la location.

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