Sur le Rhône, dans l’attente de la remise en navigation de l’écluse de Sablons

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La Compagnie nationale du Rhône (CNR) a mené à bien la réalisation des travaux prévus dans le cadre de l'arrêt annuel de navigation sur le Bas Rhône du 8 au 19 mars 2020 malgré le confinement entré en vigueur le 17 mars à midi en France. Pour le moment, les travaux à l’écluse de Sablons restent programmés pour une remise en navigation de l’ouvrage entre les 26 et 30 mars.

« Dans ce contexte sans précédent, et de situation de confinement, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) assure la continuité de ses missions de concessionnaire du fleuve Rhône et de producteur d’électricité 100 % renouvelable. Des plans de continuité d’activité sont déployés sur l’ensemble de nos sites, notamment pour faciliter les travaux qui ont été menés dans le cadre de l’arrêt annuel de la navigation sur le Bas Rhône du 8 au 19 mars 2020. Ainsi l’organisation a été adaptée pour que les équipes CNR puissent réaliser les opérations dans le planning initial », explique la CNR.

Sous réserve des conséquences de nouvelles mesures de restriction qui pourraient être imposées par le gouvernement, « la réouverture des écluses du Bas Rhône a bien eu lieu le 19 mars 2020 à 5 h 00, hormis celle de Vaugris, pour laquelle nous avons été confrontés à des difficultés de remise en navigation en lien avec la crise sanitaire Covid-19 et qui a été ré-ouverte à la navigation le 20 mars, et celle de Sablons dont les travaux de remise en service de la porte aval sont toujours en cours », poursuit la CNR.

Pour l’écluse de Sablons qui ne fonctionne plus depuis l’accident du Pampero le 18 février, la CNR précise : « Concernant la réouverture de l’écluse de Sablons, en fonction des opérations déjà réalisées, et sous réserve du bon déroulement des tâches à venir et des conséquences de la crise sanitaire Covid-19 sur la disponibilité des ressources internes de CNR et de celles de ses sous-traitants, l’écluse de Sablons pourrait être rendue à la navigation entre le 26 mars et le 30 mars. Ce créneau sera affiné au fur et à mesure de l’avancement des opérations. En tout état de cause, cette reprise de la navigation sera soumise à autorisation de la part des autorités. Afin de limiter au maximum l’exposition au virus des équipes, ces travaux sont bien sur réalisés dans le respect des mesures gouvernementales ».  (voir nos articles : Importance du chômage annuel sur le Bas Rhône, Suite à l'accident du Pampero, les opérations se poursuivent sur le Rhône).  

Pas de navigation pour les bateaux de tourisme fluvial

La CNR indique encore que l’arrêt de l’écluse de Port-Saint-Louis-du-Rhône prévu du 22 mars 21 heures au 2 avril 5 heures est reporté à une date à ce jour non encore définie.

Concernant l’avenir, une fois que l’écluse de Sablons sera réparée et la navigation de nouveau possible de Marseille à l’amont de Lyon, la CNR dispose « d’un plan de continuité d’activité du centre de gestion de la navigation (CGN) qui permet à date de maintenir le passage aux écluses 24h/24h et 7j/7j. Ce mode d’exploitation pourrait être modifié en fonction de l’évolution de la crise sanitaire ».

Il faut noter que la navigation de plaisance et de bateaux de tourisme fluvial, quels qu’ils soient, avec des passagers est interdite depuis le 17 mars à 18 h 30 et jusqu’au 20 avril à 9 h sur l’entièreté Rhône, selon l’avis à la batellerie n°FR/2020/01426 du 17 mars 2020. Les bateaux à passagers avec les membres d’équipage sont autorisés à se déplacer pour se rendre sur un port d’attache. Ces mesures sont bien évidemment susceptibles d’évoluer en fonction des directives gouvernementales.

Une mesure identique a été prise sur l’ensemble du réseau français, l’activité de tourisme fluvial ne navigue plus et les compagnies sont à l’arrêt partout en France. Ces dernières font partie des entreprises particulièrement en difficulté suite à l’épidémie de Covid-19/coronavirus, comme l’ensemble de la filière tourisme. Pour les entreprises actives dans le tourisme fluvial, Entreprises fluviales de France (E2F) demande d’ailleurs « un signe fort de la part des pouvoirs publics en termes d’accompagnement financier en leur faveur, comme elles ont été contraintes de cesser leur activité ».

 

L’intérêt du fluvial

Concernant l’activité de transport de marchandises sur le Rhône, elle est freinée par l’arrêt de l’écluse de Sablons depuis le 18 février qui empêche les bateaux de remonter de Marseille à l’amont de Lyon. Cette situation n’est donc pas liée à l’épidémie de Covid19/coronavirus mais antérieure. La remise en navigation de l’écluse de Sablons est très importante pour les transporteurs fluviaux présents sur cette partie du fleuve et qui stationnent à vide dans différents lieux. Pour rappel, en raison de cette interruption du trafic, la CNR a ouvert un dispositif de demande d’indemnisation pour les navigants.

La remise en navigation de cet ouvrage est importante dans le contexte actuel car le transport fluvial peut jouer un rôle stratégique en permettant le déplacement d’une grande quantité de marchandises quelles que soient les distances, pour aller les livrer au cœur des plus grandes agglomérations. Avec le fluvial, le risque sanitaire est proche de zéro : un convoi peut acheminer des milliers de tonnes de marchandises en mobilisant très peu de membres d’équipage au cœur du territoire, là où la population est confinée. Cette mobilisation restreinte de personnel facilite également la mise en place et le respect « des mesures barrières ».

A l’amont de Lyon, certains transporteurs fluviaux parviennent à naviguer mais cela dépend du type de bateau dont ils disposent pour rejoindre le réseau Freycinet et amener leur chargement à des destinations hors du bassin Rhône-Saône.

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