Strasbourg et Valenciennes, exemples à suivre pour les relations public - privé ?

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Gilbert Bredel, président de Contargo North France, et Jean-Louis Jérôme, directeur général du port autonome de Strasbourg, ont livré une analyse du nouveau régime de concession des ports intérieurs, lors d’une conférence sur ce thème à Strasbourg le 29 novembre 2018, dans le cadre de Riverdating.

Le terminal à conteneurs de Bruay-sur-l’Escaut, près de Valenciennes a été mis en place sous l’égide d’un syndicat mixte, créé en 2012, qui en délègue l’exploitation à une entreprise privée, en l’occurrence Contargo, mais sans l’étage intermédiaire que constitue la Semop. « La présence du syndicat mixte est essentielle pour la mise en cohérence des différents propriétaires du foncier, mais les acteurs publics doivent rester dans ce rôle et déléguer l’exploitation aux acteurs privés, plus pertinents pour ces activités commerciales », estime Gilbert Bredel, président de Contargo North France. Il ajoute qu’en cas d’appel d’offres infructueux pour l’exploitation d’un terminal, cela dénote le manque de pertinence de l’infrastructure.

À Strasbourg, le port autonome n’est pas une concession de VNF, mais un établissement public de l’État. Les collectivités locales, en particulier la ville de Strasbourg, y ont cependant une voix prépondérante, le port autonome étant ainsi en quelque sorte précurseur du mouvement actuel de renouvellement des concessions des ports intérieurs. « Le rôle des ports évolue, puisque plutôt que de faire eux-mêmes [l’exploitation] ils deviennent développeurs et facilitateurs pour que les choses se fassent », souligne Jean-Louis Jérôme, directeur général du port. Il explique que l’arrivée des opérateurs privés dans l’exploitation portuaire permet l’intégration de la création de valeur à l’ensemble de la chaîne logistique, pour que les ports ne soient plus uniquement des lieux de rupture de charge et des centres de coût. C’est ce qui conduit le port à vouloir mettre en concession le nouveau terminal à conteneurs de Lauterbourg, tout en restant actionnaire minoritaire pour continuer à avoir un œil sur l’activité de ce terminal.

L’acteur public peut prendre des risques puis laisser faire le privé

« En tant qu’acteur public, le port de Strasbourg peut prendre des risques pour lancer de nouvelles activités et ensuite, lorsqu’il y a une équation économique, laisser faire le secteur privé, résume Jean-Louis Jérôme. La présence du public dans la concession découle de l’expérience de la réforme des ports maritimes, avec des opérateurs asséchant un terminal au profit d’un autre, ce qui conduit à des années d’absence de concurrence. Nous voulons aussi éviter un second écueil : sur la durée de vie de la concession, le marché peut évoluer d’une façon que nous ne savons pas prévoir aujourd’hui. Il faut se garder la possibilité de changer notre fusil d’épaule en cours de route. »

L’appel à projets pour la mise en concession du terminal de Lauterbourg, une première pour le Port autonome de Strasbourg, doit être lancé dans la première moitié du mois de décembre 2018.

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