Le secteur européen de la navigation intérieure, avec 40 000 km de voies navigables, transporte chaque année 550 Mt de marchandises, et 75 % des transports fluviaux européens sont internationaux : voici quelques uns des chiffres mis en avant par le rapport annuel 2017 d’Inland Navigation Europe (INE), publié en juillet 2018. L’association européenne de lobbying, qui regroupe 11 organismes gestionnaires de voie d’eau et assure la promotion du transport fluvial, a accueilli trois nouveaux membres en 2017. Pour le Portugal, l’administration des ports du Douro, qui gère la navigation sur les 208 km de ce fleuve qui voit passer chaque année 50 000 t de marchandises et 1,2 million de passagers. Pour la Pologne, la direction de la navigation intérieure du ministère de l’économie maritime et de la navigation intérieure, qui administre la navigation sur l’Oder et la Vistule. Pour la Slovaquie, l’agence de développement du transport par voie navigable, émanation du ministère des transports, créée en 2010 avec pour attribution la navigation sur le Danube.
Comme l’ensemble des membres d’INE, ces trois organisations sont à la fois gestionnaires de réseaux fluviaux et ont un rôle de promotion du transport fluvial. Au sein d’INE, ils échangent sur les bonnes pratiques en ce qui concerne ces missions et entendent peser sur les décisions de l’Union européenne concernant la navigation intérieure. C’était, par exemple, le but de la déclaration commune portée en novembre 2017 auprès de la commissaire européenne Violeta Bulc, portant sur la vision du secteur à l’horizon 2030, qui expliquait les bénéfices que la navigation fluviale et les ports intérieurs pouvaient apporter à l’économie et à la société européenne, à condition qu’une politique qui lui soit favorable soit mise en œuvre.
Davantage de coopération
Plus récemment, INE a participé avec plus de 40 autres lobbies et organisations européennes à la campagne « more budget for transport », qui visait à souligner le manque de fonds alloués au Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), et les risques que cela faisait peser sur la bonne réalisation du réseau transeuropéen de transport (voir NPI de juin 2018). Deuxième bénéficiaire des fonds du MIE après le rail, le transport fluvial a obtenu 1,66 Md€ pour le financement de 52 projets au cours de la période 2014-2017. Mettant en avant les bénéfices économiques, sociétaux et environnementaux du mode fluvial, INE souhaite davantage de coopération entre la Commission européenne et les autorités fluviales pour quantifier ces bénéfices, et demande à ce qu’un cadre précis d’obtention des financements soit mis en place afin de faciliter la bonne exécution des projets d’infrastructure.
INE met en avant la contribution que les voies d’eau intérieures et le secteur du transport fluvial peuvent apporter à la production d’énergies renouvelables ou à la mise en place de schémas d’économie circulaire. L’organisation souligne dans son rapport annuel les nombreuses coopérations déjà mises en place pour l’amélioration de la logistique et du transport fluvial dans le sens d’une meilleure efficacité économique et d’un plus grand respect de l’environnement, en particulier à travers les économies d’énergies. Elle souligne, enfin, les progrès, toujours en cours, de l’intégration du mode fluvial dans les chaînes logistiques, permis notamment par la numérisation de l’information et le développement des service d’information fluviale.