Six millions d’euros sur la table pour relancer le port du Havre

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Six millions d’euros. C’est le montant de l’enveloppe dédiée au plan destiné à minimiser les conséquences des mouvements sociaux de ces derniers mois sur le port du Havre. Ce plan de relance a été décliné en deux temps, en février puis en mars 2020. Détails des mesures et explications avec Catherine Rivoallon, préfiguratrice de l’intégration des trois ports de l’axe Seine.

Six millions d’euros. C’est le montant de l’enveloppe dédiée au plan destiné à minimiser les conséquences des mouvements sociaux de ces derniers mois sur le port du Havre. Ce plan de relance a été décliné en deux temps, en février puis en mars 2020.

Le 5 février 2020, Haropa-port du Havre a annoncé une remise commerciale sur les frais de ports concernant l’activité conteneurs pour les deux premiers mois de l’année. Autre mesure dévoilée début février : une remise tarifaire pendant deux ans dédiée aux armements qui développeraient un nouveau service, toujours sur le segment du conteneur au Havre. Ces mesures, d’un coût de trois millions d’euros, avaient été prises à l’issue d’un club business d’Haropa (voir notre article).

Le 2 mars 2020, c’est un accord de place, également d’un coût de trois millions d’euros, qui a été signé entre Haropa-port du Havre, l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep), le Syndicat des transitaires et des commissionnaires en douane du Havre (STH), TLF Overseas, Terminaux de Normandie, GMP (Générale de manutention portuaire), la CNMP (Compagnie nouvelle de manutention portuaire), la station de pilotage Le Havre-Fécamp, le groupe Boluda remorquage, la société coopérative de lamanage Le Havre-Antifer.

Prise en charge des frais de stationnement

Les signataires se sont accordés sur la prise en charge des surcoûts de stationnement prolongé des 100 000 conteneurs immobilisés sur les terminaux havrais à cause des grèves. Ce coût, sur la période du 5 décembre 2019 au 31 janvier 2020, représente 30 euros par conteneur et par jour. Haropa-port du Havre prend en charge les frais de stationnement des conteneurs à l’import à hauteur de 18 euros par conteneur pour les 14 jours de grève. Sur la mêmes période et toujours à l’import, les manutentionnaires prennent en charge les frais à hauteur de 12 euros par conteneur.

Pour les frais de stationnement des conteneurs à l’export, il est prévu que des mesures commerciales bilatérales soient proposées aux armements qui n’auraient pas pu bénéficier de la baisse des droits de ports appliquée le 31 janvier 2020.

Pour les services au navire, le pilotage, le remorquage et le lamanage ont décidé de manière commune d’appliquer une remise de 10 % à tout nouveau service escalant sur le port du Havre pour une période allant du 1er avril au 31 décembre 2020. Cette mesure concerne les porte-conteneurs et les navires rouliers.

Pour l’activité roulier, qui elle aussi a souffert des mouvements sociaux à répétition, des mesures de relance de l’activité sont actuellement en discussion avec tous les acteurs de la filière.

Une démarche collective inédite

Catherine Rivoallon, la préfiguratrice d’Haropa, explique que les grèves ont eu des conséquences non seulement pour le port du Havre mais, par ricochet, pour celui de Rouen et la région parisienne. Dans la continuité du premier accord de place au Havre, une initiative consistant à évaluer les effets sur Rouen est actuellement menée. Un accord pourrait également être trouvé avec les acteurs concernés. 

La responsable rappelle que pour un chargeur, changer rapidement son schéma logistique pour faire face à une problématique comme une grève est quelque chose de profondément perturbant. « Cela suppose de détourner les arrivages de conteneurs vers d’autres ports. Et ces autres ports auront tendance à augmenter leurs tarifs et peut-être à ne pas vous servir en premier. Une logistique est faite pour durer six mois ou un an voire plus. Quand on est chargeur, on a envie de retrouver rapidement une situation normale avec les interlocuteurs habituels ».

Pour Catherine Rivoallon, le côté collectif de l’accord de place qui a été trouvé au Havre est quelque chose d’important car il engage l’ensemble des acteurs. « A mon sens, c’est un évènement nouveau dans le mode de fonctionnement du port. C’est un état d’esprit que je souhaite insuffler dans le cadre de la préfiguration. C’est être le plus collectif possible. Travailler sur des parts de marché, sur la compétitivité, ce sont des sujets qui ne concernent pas un seul acteur. C’est ce jeu d’acteur collectif qui donne du sens au projet d’intégration des trois ports de l’axe Seine. Cet accord de place démontre que les clients sont au cœur de nos préoccupations. Le retour de la confiance, ce n’est pas quelque chose qui se décrète. Redonner confiance aux clients, c’est quelque chose qui se travaille tous ensemble ».

Du côté de Marseille-Fos, où une opération de reconquête commerciale a aussi été mise en place courant février 2020, la démarche collective de l’ensemble de la place portuaire est pareillement mise en avant (voir notre article).

La préfiguration des trois ports de l’axe Seine continue

Pour la préfiguratrice, il est important d’apporter des réponses concrètes aux problématiques qui peuvent se poser comme, par exemple, apporter des solutions logistiques de bout en bout qui puissent sécuriser et mieux tracer les flux. « C’est un axe de différenciation sur le positionnement des trois ports de l’axe Seine, au même titre que la création de valeur autour de la transition énergétique ».

Catherine Rivoallon concède que le thème de la fiabilité est quelque chose d’essentiel pour un port. « Lorsqu’on travaille sur un schéma directeur logistique, cette étude doit se travailler en totale confiance et sur le long terme. C’est être en capacité de trouver des solutions de back-up qui puisse répondre aux besoins de fiabilité que réclament les chargeurs. Il existe toutes sortes de flux, rapides, lents, etc. Il faut donc adapter les solutions logistiques. C’est ce qui fait la force, aujourd’hui, des ports de l’axe Seine car nous pouvons apporter ces différentes solutions ».

Catherine Rivoallon l’affirme : le calendrier dans le cadre de la mission de préfiguration sera respecté malgré les évènements de ces derniers mois.

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