Le 9 avril 2019, le comité stratégique de filière ferroviaire par son président, Henri Poupart-Lafarge, et son vice-président, Louis Nègre, a signé un contrat stratégique avec les ministères des Transports, représenté par Elisabeth Borne, et de l’Economie et des Finances, représenté par Agnès Pannier-Runacher, en présence des Régions de France et des organisations syndicales.
A travers ce contrat, c’est toute la filière industrielle ferroviaire qui s’engage sur des actions pour accélérer la recherche et le développement ainsi que la diffusion des technologies numériques, consolider les PME et accompagner leur développement à l’international, engager une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences des salariés afin d’accompagner la transformation des métiers.
L’avenir de la filière industrielle ferroviaire, reconnu comme telle par les pouvoirs publics, « s’inscrit dans la révolution des transports qui doit conduire vers une mobilité durable, connectée, autonome, partagée et décarbonée. Le ferroviaire étant le transport de masse le plus respectueux de l’environnement. Il a vocation à devenir plus que jamais une composante essentielle de l’offre de transport, tant pour les passagers que pour le fret », précise le dossier de presse remis à l’occasion de la signature du contrat. Mais « la filière doit remédier à ses faiblesses : manque d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de grosse PME, faible attractivité professionnelle, fluidité insuffisante entre les acteurs opérationnels ou fonctionnels ». Les entreprises de la filière sont aussi confrontées à une compétition mondiale déséquilibrée marquée par l’existence de marchés étrangers fermés dans certains grands pays.
Développer une flotte de trains bi-mode électricité/hydrogène pour 2024
Le volet recherche et innovation du contrat stratégique de la filière ferroviaire comprend notamment le développement du train à hydrogène et du train à batterie. Pour la filière, l’enjeu est ici de mettre en place « des solutions qui s’inscrivent dans la réussite de la transition énergétique portée par le gouvernement au travers du respect des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris, du Plan climat, et plus globalement, de lutte contre le réchauffement climatique, qui nécessitent d’agir pour réduire les émissions de CO2 et les émissions polluantes tout en promouvant l’économie circulaire ». Les trains à l’hydrogène et à batterie peuvent circuler sur les lignes non électrifiées qui représentent 48 % du réseau national.
L’objectif est de développer une première flotte de trains à hydrogène d’ici 2024. Un train à hydrogène est propulsé par l’électricité produite par une pile à combustible qui utilise comme carburants l’hydrogène et l’oxygène. Ce type de propulsion peut convenir à la plupart des besoins ferroviaires avec une vitesse de 160 km/h et une autonomie de 600 km. Le contrat prévoit de développer des trains bi-mode électricité/hydrogène, des recherches pour améliorer la filière hydrogène en termes de production propre, de prix de revient, de sécurité et d’infrastructures de stockage et de distribution. Alstom -en pointe dans le domaine- s’engage à privilégier les solutions apportées par des fournisseurs français si elles sont compétitives.
Le train à batterie repose sur un système de propulsion alimenté en électricité uniquement grâce à des batteries. C’est une technologie portée par Bombardier Transport qui vise à convertir des trains diesel existants en train à batterie. Une expérimentation doit permettre de déterminer si la solution est concluante. Il faut notamment travailler sur l’autonomie, les durées et modalités de recharge, gérer l’interface avec les caténaires de ligne, s’assurer de la sécurité, maîtriser les risques d’échauffement et d’incendie, répondre aux contraintes d’exploitation.
Pour Elisabeth Borne : « Le transport ferroviaire doit jouer tout son rôle dans la profonde transformation de la politique de mobilité que nous menons. Pour cela, il doit disposer à la fois d’un réseau de bon niveau, d’une offre de service adaptée à la demande, et d’une industrie performante. Ce contrat de filière porte des ambitions fortes pour y parvenir, que ce soit par l’importance accordée à la recherche et au développement, à la transition énergétique ou encore à la modernisation des infrastructures ».