Le projet avait été présenté pour la première fois fin 2015, à l’occasion de la COP 21 de Paris, par le groupe d’ingénierie Segula Technologies. Audacieuse, l’idée de départ était aussi relativement simple : des modules roulants électriques, de la taille d’une palette, assurant la livraison finale des marchandises au cœur de Paris, devaient être embarqués sur la Seine à bord d’une péniche hybride électricité/gaz. Le tout, automatisé.
Le 21 novembre 2018, à l’occasion du salon des maires de France, Segula Technologies a présenté les détails de son projet, entouré de nombreux partenaires : GRDF, le chantier naval Seine & Oise, Saint-Gobain distribution, Total, la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise, Haropa – ports de Paris, VNF et le Syctom, agence des déchets du Grand Paris. « Ce consortium inédit rassemble tous les acteurs de la chaîne de valeur, depuis la production d’énergie propre en passant par la distribution d’énergie, la conception et la fabrication de la navette, mais aussi son exploitation, indique Segula Technologie. Le projet associe également des organismes publics en charge du développement des territoires et du transport fluvial montrant ainsi l’intérêt sociétal de cette solution propice au développement d’une économie circulaire ».
Un bateau hybride GNC/électrique, flux aller-retour
Il s’agit à la fois d’effectuer l’acheminement des marchandises par bateau au cœur des villes par bateau hybride GNC / électrique, mais aussi de parcourir le dernier kilomètre avec de petits véhicules électriques, semi-autonomes dans un premier temps, et enfin d’évacuer des déchets lors du trajet retour. L’approvisionnement en gaz naturel compressé (GNC) sera assuré par des stations déployées par GRDF le long de la Seine.
À la différence des démonstrations qui ont déjà été menées sur la Seine dans Paris par la CFT avec le projet DistriSeine ou, plus récemment, par la SCAT avec Speed Distribution, il ne s’agit pas d’embarquer à bord du bateau des véhicules routiers classiques, fussent-ils électriques. Le recours, pour la livraison finale, à des modules de la taille d’une palette rapproche davantage Green Deliriver du projet Fludis, dont le bateau doit être livré en juin 2019. À la différence près que Fludis sera un bateau 100 % électrique, et que le dernier kilomètre s’effectuera en vélo-cargo. En ce qui concerne Green Deliriver, le bateau-pilote au gabarit Freycinet, destiné à tester le concept, doit être mis à l’eau en 2020 pour procéder aux premiers essais.