Les missions principales confiées à ces deux groupements d’entreprises pour les secteurs 2, 3 et 4 sont : la production des études d'avant-projet (AVP) et de projets (PRO), l’assistance pour la passations des contrats (ACT), l'examen de la conformité au projet des études d'exécution (VISA dit renforcé), le suivi des travaux ou la direction de l'exécution des marchés de travaux (DET), l'assistance lors des opérations de réception (AOR), la réalisation des missions complémentaires décrites dans le cahier des charges, la réalisation, le cas échéant, de missions dites annexes.
Concrètement, la désignation de ces deux groupements d’entreprises signifie qu’une nouvelle étape s’ouvre pour la réalisation du projet de canal Seine-Nord : le lancement des études d’avant-projet pour les secteurs 2 à 4 qui vont se dérouler jusqu’en mars 2021.
Il faut rappeler que la maîtrise d’œuvre du secteur 1 a été confiée en avril 2017 par Voies navigables de France (juste avant la création de la Société du canal Seine-Nord Europe) au groupement Team’O+, réunissant les entreprises Artelia Eau & Environnement, Arcadis ESG, Tractebel Engineering SA et Luc Weizmann Architectes. Les études d’avant-projet sur le secteur 1 sont terminées et de premiers travaux préparatoires au chantier y débuteront à l’automne 2020, étant rappelé que de premiers aménagements environnementaux y ont été déjà réalisés.
Des clauses pour inscrire le projet dans les territoires
La notification des marchés de maîtrise d’œuvre à ces deux groupements d’entreprises s’inscrit dans le cadre de la démarche « Grand Chantier », précise la Société du canal Seine-Nord Europe. Il s’agit de faire en sorte que la réalisation de ce canal lors de la phase chantier bénéficie en premier lieu aux territoires, favorise les emplois locaux et les retombées locales.
Cela signifie qu’une clause a été inscrite dans ces marchés rendant obligatoire pour les deux groupements le recrutement notamment de chômeurs de longue durée ou de jeunes issus des territoires et présentés par les départements concernés par le projet. C’est le dispositif « Canal Solidaire » (voir encadré).
« Une autre clause importante dans les marchés impose la mise en place de plateaux techniques au plus près des territoires pour les équipes des deux groupements d’entreprises », précise Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du canal Seine-Nord Europe. Ces plateaux techniques, autrement dits les bureaux des groupements, devront se situer dans un rayon de 30 minutes autour du siège de la Société du canal Seine-Nord Europe, qui est installée à Compiègne, pour les secteurs 2 et 3 et à Lille pour les secteurs 1 et 4.
En janvier 2020, ce sera au tour du marché concernant « les prestations intellectuelles relatives aux maîtrises d'œuvre de la conception et de la réalisation écluses et des systèmes du projet de construction du canal Seine-Nord Europe » d’être notifié par la Société du canal Seine-Nord Europe. Ce marché concerne les écluses des secteurs 2 à 4 (5 écluses reparties sur l'ensemble du linéaire et une écluse de raccordement entre le canal du Nord et le canal Seine-Nord Europe à Moislains) et les systèmes des secteurs 1 à 4.
Pour les marchés de maîtrise d’œuvre, la Société du canal Seine-Nord Europe a fait un choix différent de celui fait par Voies navigables de France pour le secteur 1. VNF a confié en avril 2017 à un seul groupement l’ensemble de la maîtrise d’œuvre du secteur 1. La Société du canal Seine-Nord Europe a, elle, dissocié les marchés de maîtrise d’œuvre TOARC de ceux concernant les écluses et systèmes. L’objectif est de parvenir à une meilleure répartition des risques et d’obtenir les meilleures entreprises spécialisées sur les différents marchés de maîtrise d’œuvre.
La démarche « Grand Chantier » du projet de canal Seine-Nord Europe a été lancée en 2015. Elle a pour objectif de préparer les territoires à l’arrivée du chantier. Les actions de la démarche « Grand Chantier » sont mises en œuvre à travers plusieurs dispositifs spécialisés par thématique. Chacun des dispositifs est piloté par un chef de file, en étroit partenariat avec le maître d’ouvrage qui est la Société du canal Seine-Nord Europe. Les différents dispositifs de la démarche « Grand Chantier » sont : - « Canal Solidaire » qui porte sur la thématique de l’insertion professionnelle des publics en parcours vers l’emploi. Les chefs de file de ce dispositif sont les conseils départementaux, avec une coordination interdépartementale assurée par le Pas-de-Calais. - « Canal Emploi » : vise à préparer et accompagner les demandeurs d’emploi pour leur permettre d’accéder aux emplois du futur canal, et à accompagner les entreprises dans leurs recrutements. Le chef de file de ce dispositif est Pôle Emploi. La Direccte est associée à ce dispositif. - « Canal Formation » doit mettre en adéquation l’offre de formation régionale avec les besoins du chantier et veiller à en favoriser l’accès à tous les publics (jeunes, demandeurs d’emplois, public en insertion). Le chef de file de ce dispositif est la région Hauts-de-France. - « Canal Entreprises » a pour but d’informer et d’accompagner les entreprises intéressées par le chantier. Les chefs de file de ce dispositif sont la région Hauts-de-France et la chambre de commerce et d’industrie (CCI) des Hauts-de-France. - « Canal Accueil » : assurer l’accueil du chantier (hébergement, restauration, transports des salariés) dans les territoires. Le chef de file de ce dispositif est la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) des Hauts-de-France.
