La société belge Sea Invest est installée sur le port de Sète depuis une quarantaine d'années et compte 40 salariés en contrat à durée indéterminé et 18 dockers. Elle est un acteur polyvalent du port de Sète « avec plusieurs types de produits et une activité diversifiée que nos essayons de maintenir et développer ». Un des flux est le charbon lavé et criblé ainsi que de l'engrais. Sea Invest a perdu 50 000 tonnes avec son ex-client Areva qui désormais se rend à Fos à Port Tellines. Cependant, elle est surtout spécialisée dans le trafic de la pâte à papier et dans l'agroalimetaire, « le tourteau est un des flux actifs ».
Le tourteau de soja a vu son transport développé grâce au « Bi-Passe » créé aux alentours des années 2000, à la demande de Sea Invest auprès du port de Sète. « La voie d'eau est un axe de développement pour le port et pour Sea Invest », s'exprime Loïc Texier, directeur général de Sea Invest France. Précisant « que le port a été un accélérateur pour notre activité » et donc un améliorateur de compétitivité.
Le but de l'opération du « Bi-Passe », c'est-à-dire de la double passe, est de pouvoir, à l'import, faire venir des tourteaux du Brésil et, sur l'autre passe, charger des barges pour les remonter à Chalon. Il n'y a pas de rupture de charge. Cette activité représente entre 30 000 et 40 000 tonnes par an. Toutefois, l'outillage n'a été aménagé que pour les outils alimentaires. « Nos clients pour les tourteaux de soja font tout pour développer le trafic sur Chalon. Nous sommes optimiste et notre objectif est de progresser ».
La cale se raréfie
Le souci, cependant, du développement de la voie d'eau relève Sea Invest, « est le nombre de cale sur le bassin qui se raréfie ». Pourtant, la société croit dans le développement de la région. En effet, l’établissement public régional Port de Sète-Sud de France a travaillé de concert avec Sea Invest pour investir dans l'outillage. Au lieu d'avoir des grues de 20 tonnes sur le poste à péniche désormais, une grue de 40 tonnes (dont le port est propriétaire) est en activité depuis décembre 2019 et une deuxième grue, également de 40 tonnes, sur rail est budgétisée pour le premier semestre 2021. Sea Invest travaille avec les sociétés Agora, Afflux, ACN et Aproport. « Nous essayons de développer des marchés à l'export. Nous essayons également de mettre Sète dans un flux de remontée de produits ». Un des arguments commercial de Sea Invest est de valoriser la livraison des marchandises à 600 km à l'intérieur des terres, jusqu'à Rhône-Alpes-Bourgogne.
« Nous sommes passés à 1 500 tonnes, ce qui constitue déjà une amélioration. La phase suivante est de passer à 2 000 tonnes d'ici 4 à 5 ans », planifie le groupe. Celui-ci a bien conscience de l'ampleur des travaux du canal du Rhône à Sète. Mais« nous attendons beaucoup de l'avancement des travaux et du développement du canal, une infrastructure qui permet de transporter des marchandises sur une longue distance à des coûts intéressants aussi bien au niveau de l’empreinte carbone que d’un point de vue financier ».
Loïc Texier se félicite de la polyvalence du port de Sète ce qui lui permet de répondre à toutes les demandes de clients. « Nous essayons de trouver toujours une solution, nous manipulons presque tout. Nous ne disons jamais non à un projet mais cherchons une solution pour que ce soit techniquement et économiquement viable ».