Le lieu géographique du futur siège de l’établissement unique
La deuxième condition à la fusion est « la cohérence » au nom de laquelle Rouen est le meilleur endroit pour accueillir le futur siège de l’établissement résultant de la fusion. « Rouen, capitale de la Normandie, est au centre de la Vallée de Seine, à mi-chemin du Havre et de Paris » accueille depuis plusieurs années déjà le siège du GIE Haropa », rappelle la lettre. Autre atout de la ville : « Rouen est caractérisé par la rencontre du maritime et du fluvial, ce serait ainsi aussi la reconnaissance du fleuve comme stratégie de l’axe Seine ». Si Rouen n’est pas retenu comme lieu géographique d’implantation du futur siège, « la présidence de l’établissement devrait revenir à une personnalité rouennaise ».
Gouvernance partagée et flexibilité locale
« L’équilibre territorial » constitue la troisième condition à la fusion. Pour les deux présidents, le nouvel établissement public doit être respectueux de l’équilibre souhaité entre les trois pôles et adaptée à la présence des services déconcentrés de l’État en Normandie. Aussi, ils souhaitent que « Rouen accueille la direction générale, les finances, les fonctions commerciales ainsi que les services en charge du développement durable et de l’environnement ». Ils rappellent la difficile situation de l’emploi dans le territoire rouennais ainsi que les difficultés qui ont eu lieu récemment comme l’incendie de Lubrizol en septembre 2019. Pour eux, l’emploi au sein de la métropole Rouen-Normandie doit être défendu et conforté, c’est pourquoi « tout projet de fusion n’est acceptable qu’à la condition sine qua non que le nombre et la qualité des emplois sur le territoire rouennais à la suite de la fusion soient au moins équivalents à ceux de la situation actuelle ». L’équilibre concerne aussi la gouvernance, qui doit être « partagée, associant pleinement les territoires, les élus et les entreprises clientes des ports ».
Le quatrième principe porte sur « la flexibilité locale » et il en va de « l’efficacité du futur établissement ». Les deux signataires demandent « des niveaux de délégations importants pour les trois sites de Rouen Paris, Le Havre ».
Plan d’investissement massif et report modal
La cinquième condition est « l’ambition » avec des objectifs pour le projet de fusion « qui doivent être revus à la hausse, notamment en matière écologique et d’attractivité économique durable ».
Le projet de fusion « doit s’accompagner d’un plan d’investissements massif, notamment en termes d’infrastructures, équilibré sur les trois ports. Les ambitions de report modal, (de la route vers le fleuve et le train), doivent être beaucoup plus fortes, en cohérence avec les autres grandes priorités nationales » comme le développement du fret ferroviaire. « C’est un enjeu écologique autant qu’économique, en ce qu’il détermine une part importante de la compétitivité et de l’attractivité de notre place portuaire. Les ports du Range Nord l’ont bien compris ».
En conclusion de leur lettre au Premier ministre, les deux présidents indiquent que si les cinq conditions ne sont pas réunies, ils ne pourraient soutenir le projet.