Les trains de marchandises ont parcourus, en 2019, 9,8 millions de kilomètres aux Pays-Bas, le niveau le plus élevé de la décennie écoulée. Le trafic fret a ainsi progressé de 5 %, indique ProRail, gestionnaire du réseau ferré néerlandais. En prestations de transport, la croissance a été de 6 %, à 14,3 milliards de tonnes-kilomètres. Le port de Rotterdam a fortement contribué à cette hausse. Le nombre de trains de marchandises y a augmenté de 4 600 unités (+15 %) pour atteindre un total de 35 550. Leur tonnage brut (marchandises + trains) a grimpé de 13 % à 55,3 millions de tonnes.
L’axe ferroviaire principal reste la « route de la Betuwe » (Betuweroute), ligne ouverte en 2007 et réservée au fret qui relie Rotterdam à son hinterland allemand. Sur sa partie à l’est de Rotterdam, elle enregistre 2,3 millions de trains-km (+4 %) et 4,3 milliards de t-km (+6 %). Les travaux pour l’aménagement d’une troisième voie à la frontière ont freiné l’essor du trafic sur cette ligne. Le poste-frontière d’Emmerich a néanmoins vu passer 21 050 trains de marchandises, soit 400 par semaine. Ils ont transporté 39,1 Mt de fret. Sur la « route du Brabant » vers Venlo, 17 900 trains, 340 par semaine, ont franchi la frontière avec l’Allemagne, avec un tonnage brut total de 26,6 Mt, un nouveau record. La fréquence des navettes ferroviaires de conteneurs entre le grand pôle logistique de Venlo et Rotterdam a, elle aussi, augmenté, de quatre à cinq trains par jour dans chaque sens. Sur la Havenspoorlijn, la partie de la Betuweroute dans la zone portuaire rotterdamoise où celle-ci converge avec la route du Brabant, la hausse a été de 17 % en trains-km (à 1,5 million) et de 15 % en t-km (à 2,3 milliards).
Les conteneurs et le charbon ont connu la plus forte croissance. ProRail l’attribue au transfert d’une partie des volumes acheminés par la voie d’eau à la suite des basses eaux de 2018. « Bien que le niveau de l’eau soit revenu à la normale, les chargeurs de charbon et de conteneurs optent toujours pour une combinaison du fluvial et du ferroviaire pour ces flux. Cela leur permet de limiter les risques de non-livraison », selon le gestionnaire de réseau.
La fermeture de mines de charbon en Allemagne à la fin 2018 a également joué un rôle. L’an dernier, 1 700 trains supplémentaires ont circulé entre Rotterdam et l’Allemagne pour transporter ce surplus de charbon. A l’inverse, Amsterdam a vu diminuer ce trafic de 450 trains. Le trafic intermodal est lui aussi fortement orienté à la hausse à Rotterdam, avec 1 300 trains à conteneurs additionnels. Un nouveau système de subventionnement lui a sans doute donné un coup de pouce inattendu, en « alignant les tarifs par train-kilomètre sur ceux en Allemagne ».
Au total, le trafic transfrontalier a porté sur 89,5 Mt de tonnage brut, dont 73,6 Mt aux passages avec l’Allemagne et 15,9 Mt à ceux avec la Belgique.
Trafic intense aux frontières
Sur l’Allemagne, le nombre de trains est passé à 45 000 unités (+5 %), dont 20 700 trains à conteneurs (+7 %) et 6 450 trains de charbon (+25 %). Sur la Belgique, il se monte à 13 600 trains (+4 %), dont 3 550 trains à conteneurs (+29 %). Les trains sur l’Allemagne (tonnage brut moyen de 1 620 t) sont nettement plus lourds que ceux sur la Belgique (1 160 t), du fait de la prédominance de flux de vracs sur le premier axe. Un train de minerai de fer peut peser plus de 5 000 t, un train de charbon jusqu’à 4 000 t, précise ProRail. La moyenne générale s’établit pour 2019 à 1 450 t (+1 %).
Du fait de la position géographique des Pays-Bas, le transit ferroviaire reste relativement limité : 5 900 trains en 2019, soit 250 trains ou 4 % de plus que l’année précédente. Ce transit s’opère essentiellement sur l’axe nord-sud avec la Belgique.