Report modal, transition énergétique, digital
Le responsable arrive à un moment clé de la bannière des ports de l'axe Seine avec une fusion des ports du Havre, Rouen et Paris officiellement programmée au 1er janvier 2021. Le contexte économique, lui, est plutôt favorable avec une augmentation des trafics sur le port du Havre. Côté infrastructures, un plan d'investissement ambitieux a été validé. Laurent Foloppe rappelle que la stratégie d'Haropa aujourd'hui se définit sur trois points : des solutions globales pour mettre en avant les trois ports, la transition énergétique qui passe par le report modal et des solutions de plus en plus décarbonées, le digital avec des sujets comme les objets connectés, la cybersécurité, le big data ou l'intelligence artificielle.
Selon lui, les ports de l'axe Seine sont en train de vivre une profonde mutation : « Nous allons passer d'un port batisseur à un port entrepreneur ». Un de ses défis est de proposer une solution globale pour les clients d'Haropa. Laurent Foloppe le concède, il faut mettre l’accent sur les dessertes terrestres et, notamment, le ferroviaire qui reste le talon d'Achille d'Haropa pour évacuer la marchandise. « La phrase n'est pas de moi mais je la reprends volontiers à mon compte. La bataille en mer se gagne à terre... Augmenter les volumes c'est bien, encore faut-il pouvoir les évacuer ». Il le répéte, le port du Havre n'a rien à envier par rapport à ses concurrents nord-européens.
L’importance du terminal multimodal
Côté logistique, là encore un domaine que le nouveau directeur connait sur les bouts des ongles, des choses sont encore à faire. « Il faut s'inscrire dans une logique d'axe. Il faut attirer de la logistique à forte valeur ajoutée. Finalement à l'avenir, ce sera peut-être la logistique qui apportera du fret et non l'inverse. Il faut continuer à élargir l’ensemble du schéma logistique, renforcer l’hinterland du côté du fer et du fleuve afin qu’Haropa s’inscrive comme la porte d’entrée de l’Europe ». Pour Laurent Foloppe, Haropa doit aussi conforter sa visibilité à l'international. Il se situe ainsi dans la lignée de son prédécesseur.
Pour lui, Haropa doit être capable d'attirer de nouveaux flux mais doit être aussi en capacité de récupérer des trafics à destination de l'Hexagone. Il insiste également sur les bons résultats obtenus récemment par le terminal multimodal. « A fin mai, les volumes ont progressé de 15,5 % par rapport à 2018. C'est un bon signe même si les choses sont perfectibles. C'est un outil de massification important pour le port du Havre. Il faut absolument avoir un shéma logistique performant entre le moment où la marchandise est déchargée du navire et son arrivée sur le terminal ».
Le directeur commercial met enfin l'accent sur les indicateurs de performance, des outils qui permettent à Haropa mais aussi aux clients d'évaluer et d'améliorer leurs performances. La nouvelle version de ces indicateurs est désormais disponible mensuellement.