Redynamiser le trafic sur la Moselle

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Parmi les priorités de la DT Nord Est de VNF, relancer le trafic de marchandises sur la Moselle et développer le tourisme sur le petit gabarit.

La direction territoriale (DT) Nord-Est de Voies navigables de France gère un réseau de 1 375 km où le gabarit Freycinet est majoritaire avec 879 km par rapport aux 158 km de grand gabarit, essentiellement composé de la Moselle canalisée, sans oublier 338 km de rivières non navigables. Elle comprend les canaux de la Marne au Rhin (à l’est, 65 km de Frouard à Réchicourt-le-Château ; à l’ouest, 131 km de Vitry-Le-Francois à Toul), des Vosges (122 km de Messein à Corre), de la Meuse (272 km de Troussey à Givet), des Ardennes (38 km de Semuy à Pont-à-Bar), l’embranchement de Nancy (10 km de Laneuveville-devant-Nancy à Messein). Elle s’étend sur neuf départements (Moselle, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Ardennes, Marne, Vosges, Haute-Marne, Côte d’Or, Haute-Saône) et compte 790 agents.

La Moselle canalisée concentre les trafics de marchandises, grâce des ports leaders, et a connu de bons résultats en 2019 avec plus de 6,6 Mt, en hausse de +16 % par rapport à 2018 qui a été compliquée à cause des basses eaux. 4 321 bateaux de commerce ont été recensés à l’écluse-frontière d’Apach. Toutes les filières sont en progression en 2019, les céréales, les minéraux bruts et les matériaux de construction, les produits chimiques. Ce regain de trafic sur la Moselle ne lui permet toutefois pas de renouer avec les 10 Mt atteints dans le passé et qui se sont effrités, notamment à la suite de la fermeture de centrales à charbon. « L’un de nos objectifs est de redynamiser le trafic de marchandises sur la Moselle, sans oublier la partie de la Meuse à Givet qui connaît des développements intéressants et constitue un site important pour les céréales », expliquent Pascal Gauthier, directeur territorial, et Xavier Lugherini, son adjoint. La nouvelle gouvernance des ports constitue l’un des moyens pour atteindre cet objectif (voir p. 24-25). Sur le gabarit Freycinet, des trafics de transport de fret de niche existent, par exemple, des colis exceptionnels sur le canal entre Champagne et Bourgogne, une filière qui présente un potentiel de développement sur des itinéraires nord-sud et est-ouest. Il y a aussi sur quatre biefs dans les Vosges un trafic de 300 000 tonnes de pierres de carrière.

Une étude sur le tourisme

Sur ce réseau Freycinet, la priorité de développement concerne le tourisme fluvial et fluvestre avec des paysages attractifs, des sites historiques, des ouvrages remarquables comme l’écluse de Rechicourt, les tunnels de Balesmes-sur-Marne et de Mauvages, des barrages réservoirs, etc. La plaisance est présente avec plus de 80 ports et haltes. Il y a aussi 15 bateaux à passagers et 5 bases de location. D’août à fin octobre 2019, le versant Saône du canal entre Champagne et Bourgogne a accueilli une péniche-hôtel de luxe avec à son bord des touristes américains. « Il y a des opportunités à saisir pour le petit gabarit avec le tourisme. Nous y travaillons avec les acteurs de l’aménagement du territoire, par exemple, la région Grand Est qui a lancé une étude sur l’avenir des canaux et les potentiels du fluvial et du fluvestre à laquelle elle nous a associés ». En 2019, une démarche de co-construction d’une stratégie de développement touristique sur le canal de la Marne au Rhin et la Boucle de la Moselle a été engagée avec les territoires et les opérateurs touristiques. Des réflexions sont en cours sur le canal des Ardennes.

Un autre axe de travail de la DT Nord-Est est la gestion de la ressource en eau dans le contexte du défi climatique, certains canaux ayant connu des difficultés en termes de niveaux d’eau, et la protection de la biodiversité.

Des projets concernent aussi la modernisation de la gestion du réseau pour un meilleur service aux usagers comme la télé-conduite à partir de un ou deux centres, l’automatisation des écluses sur le petit gabarit, l’installation de la fibre optique, le réarmement à distance.

Des programmes de travaux sont en cours comme la reconstruction des 31 barrages manuels sur l’Aisne et la Meuse dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPA BAM). Les écluses d’Apach et de Thionville ont fait l’objet d’importants travaux en 2019 pour un montant de 2,5 millions d’euros.

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