Une place légitime et sans conflit d’intérêt
Pour le président de l’UPR, la place des entreprises portuaires au conseil de surveillance est légitime : « Notre place est là en qualité d’expert de nos ports, de co-constructeurs, de co-investisseurs, aux côtés des autres représentants de l’Etat, des collectivités et du monde économique, de manière à être engagés et co-responsables ». Il rappelle que les entreprises portuaires investissent dans les trois sites portuaires de l’axe Seine, développent les activités et les emplois.
« Nous laisser sur le bord du quai de cette réforme créerait de l’amertume si on n’est pas partie prenante de la gouvernance par l’intermédiaire d’une personnalité qualifiée issue de Seine Port Union. Nous faire participer, c’est créer de la responsabilité pour accompagner et amplifier la réforme et ses objectifs de développement ».
Christian Boulocher ajoute : « On nous oppose le conflit d’intérêt mais celui-ci est déjà géré au sein des unions portuaires. La personnalité qualifiée assistera au conseil de surveillance en dehors de tout conflit d’intérêt, elle saura respecter la distance nécessaire. Et il est possible d’envisager que si un point la concerne particulièrement et directement, elle quitte temporairement la réunion si nécessaire ».
Trois organes de gouvernance
Lors de leur venue à Rouen, concernant la gouvernance, les ministres ont annoncé la mise en place de trois organes :
- Un conseil de surveillance composé de 17 membres avec 5 représentants de l’État, 4 personnalités qualifiées issues du monde économique, les deux régions Île-de-France et Normandie, les métropoles du Havre, de Rouen et de Paris,
- Un conseil d’orientation de l’axe Seine « qui permettra d’éclairer les décisions stratégiques du conseil de surveillance »,
- Un conseil de développement territorial au niveau de chaque place portuaire « pour permettre de représenter les intérêts locaux et de les porter auprès du conseil de surveillance ».
Selon les deux ministères : « La gouvernance de l’établissement portera ainsi à la fois une vision à l'échelle de l'axe et, d'autre part, s'appuiera sur ses trois implantations locales ».
Un Cimer fin janvier pour la partie investissement
Les ministres ont également indiqué que le projet stratégique du futur établissement va s’organiser autour de 4 axes :
- La reconquête de parts de marchés grâce à un système portuaire et logistique de référence à destination des clients et partenaires internationaux,
- L’accélération de la transition écologique par l’amélioration de l’efficacité énergétique et la production d’énergie verte,
- L’innovation et la transition numérique pour déployer de nouveaux services numériques le long du corridor sur l’axe Seine,
- L’accompagnement de la transition et le développement du capital humain.
Ces décisions font suite aux travaux de la préfiguration de l’intégration des trois ports de l’axe Seine menés depuis 2017 sous la direction de Catherine Rivoallon et depuis mi-novembre 2020 de Stéphane Raison.
Concernant les aspects financiers, il a été précisé : « Le projet stratégique sera soutenu par un programme d’investissement ambitieux qui sera dévoilé lors du comité interministériel de la mer (Cimer) par le Premier ministre fin janvier. Haropa a vocation à constituer un ensemble d’envergure mondiale au service de la France et des territoires de l’axe Seine dans lequel il s’inscrit. Haropa doit constituer le premier port de France pour le commerce extérieur, l’ensemble permettra de peser davantage dans la compétition européenne et d’offrir un lieu privilégié pour de nouvelles implantations industrielles ».
Concertation à mener jusqu’au 1 juin 2021
D’ici le 1 juin 2021, date de création effective de l’établissement unique et de l’intégration des trois ports de l’axe Seine, « Stéphane Raison poursuivra la concertation nécessaire avec l’ensemble des acteurs économiques et des élus concernés », a indiqué Jean-Baptiste Djebbari. Stéphane Raison a été nommé le 13 novembre 2020 directeur général préfigurateur pour conduire la création du futur établissement portuaire unique Haropa.
Selon Pascal Gabet, directeur général du GPM de Rouen, parmi les points à aborder : « Harmoniser le trafic, la politique tarifaire, les aspects juridiques, l’ordonnance, le décret, etc. Le but est d’arriver à une structure agile avec des établissements locaux qui conserveront leur pouvoir de décision ». Parmi les points réglés, l’emplacement du siège social au Havre a été annoncé fin octobre 2020.
A noter qu’Annick Girardin a relevé : « Cette première fusion sera un exemple pour l’ensemble de la France, que l’on pourra développer dans d’autres régions ».