Dans le cadre de cet appel, onze territoires en France ont été sélectionnés le 7 octobre 2019 et, parmi eux, figure le Grand port maritime du Havre (GPMH). Le port avec des industriels et la Communauté urbaine Le Havre-Seine Métropole vont pouvoir ainsi expérimenter la 5G dès l’année prochaine. Pour Cyril Chédot, chef du service planification de l’aménagement du territoire au GPMH, l’arrivée annoncée de la 5G devrait révolutionner les habitudes, que l’on soit particulier ou entreprise. « La 5G a une puissance incroyable. Si on devait faire une comparaison musicale, c’est comme si on passait du clavecin au synthétiseur. Passer à la 5G, c’est un changement de paradigme. Ce projet d’expérimentation sur notre territoire va constituer une véritable opportunité pour mieux définir ce que peut apporter la 5G aux acteurs économiques qu’ils soient industriels ou portuaires. La question est, en effet, de savoir quel type d’usage peut-on en faire pour être innovant. L’expérimentation va pouvoir identifier des usages pour, ensuite, définir une offre. Nous sommes pionniers en la matière. Et nous allons pouvoir explorer tous les champs des possibles », explique le responsable.
Des systèmes novateurs
Au côté du GPMH, Nokia, Siemens et EDF se sont associés au projet qui s’inscrit directement dans la continuité du projet Smart Port City porté par la Communauté Urbaine Le Havre-Seine Métropole et Haropa. Le projet Smart Port City vise à promouvoir les projets les plus innovants du territoire. Dès 2020, des tests relevant du domaine de l’énergie vont être réalisés en collaboration avec EDF et l’industriel Dresser Rand, une société d’ingénierie qui conçoit, fabrique et entretient des équipements servant à l’extraction de pétrole et de gaz naturel. Ces tests porteront sur le pilotage de « smart grids » (réseau d’électricité qui favorise la circulation d’informations et permet une gestion plus efficace du réseau) ou encore sur la recharge de véhicules électriques. Toujours en matière industrielle, Cyril Chédot précise que la 5G permet d’imaginer des systèmes novateurs en matière d’alerte industrielle. La 5G permet de fiabiliser des process ou encore de favoriser l’utilisation d’outils de réalité virtuelle ou augmentée. Avec la Communauté urbaine, c’est sur la question de la mobilité que des expérimentations devraient porter.
Les applications dans le domaine portuaire offrent également des possibilités d’innovation. « Des choses vont être testé. Il s’agit notamment d’un travail en lien avec les manutentionnaires sur la maintenance et l’entretien des outillages. Dans le domaine maritime, la 5G peut apporter beaucoup dans les communications entre le navire et la terre », indique Cyril Chédot. Celui-ci explique qu’il existe aussi de nombreuses possibilités à explorer en matière vidéo que ce soit pour la surveillance d’ouvrages portuaires ou en matière de sécurité portuaire. Cyril Chédot rappelle qu’une délégation du GPMH s’est rendu à Hambourg récemment, un port qui, comme d’autres grands ports européens, expérimente la 5G actuellement.
« La 5G a une capacité cent fois supérieure à ce que l’on peut avoir en ce moment. A l’heure actuelle, la capacité d’un réseau permet à 10 000 objets d’être connectés en même temps. Avec la 5G, on va passer à un million d’objets connectés et sans pour autant faire déconnecter le réseau ». Le responsable ajoute qu’en termes de sécurité de réseau de communication, la 5G a un fort potentiel avec la possibilité de séparer le réseau par tranche le rendant ainsi moins vulnérable. « Et c’est quelque chose de très important pour une autorité portuaire comme la nôtre ».